Après un été chaud pour Sanofi, la météo en automne sera-t-elle plus clémente ? Le jour de l’ouverture de l’Esmo (European Society for Medical Oncology) à Paris, le leader français a mobilisé ses forces en interne. Et ouvert pour la presse les portes de son centre de recherche et de production à Vitry-sur-Seine (94), lieu historique créé par les frères Poulenc en 1908. L’objectif était simple, confirmer les fortes positions de Sanofi dans le cancer. Cette volonté de transparence s’explique notamment par le dévissage du cours de Bourse en août. L’abandon de l’Amcenestrant développé dans le cancer du sein hormono-dépendant a en effet douché les attentes des investisseurs qui s’interrogent alors sur l’avenir du pipeline de Sanofi. L’action a fléchi alors de 15 %. Vingt milliards d’euros se sont envolés en quelques jours. Cet arrêt inattendu d’un médicament porteur a été annoncé après l’accord intervenu en juin dernier avec Regeneron pour lui céder les droits exclusifs de Libtayo®, un anti PD-1.
Couper court au bruit de fond
Cette séquence signifiait-elle le retrait de Sanofi en oncologie ? Il fallait couper court à ce bruit de fond, alors qu’un nouveau président non exécutif Frédéric Oudéa doit arriver en mai 2023. D’où cette opération portes ouvertes associée à un exercice de transparence assuré par un communicant hors pair, Paul Hudson, directeur général. Les échecs sont inévitables lorsque l’on table sur l’innovation, explique-t-il aux journalistes. « Certes, je préfère annoncer les succès. Mais nous sommes un laboratoire qui ne reprend pas le travail des autres. Nous avons pour ambition de transformer les pratiques en médecine. » Ces promesses dans le champ de l’oncologie reposent sur une stratégie, réunir dans un même lieu recherche fondamentale et bio-production comme à Vitry. Et surtout parier sur une cible thérapeutique nouvelle pour illustrer par l’exemple les propos de Paul Hudson, les cellules Natural Killer.
Cellules Natural Killer
Elles représentent un troisième type de lymphocytes avec les lymphocytes T et B, actives dans la première ligne de défense. Et disposent de la propriété de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Les différents laboratoires de recherche sur le site de Vitry travaillent sur ce domaine et soulèvent de grands espoirs, y compris en dehors de Sanofi. On peut citer la biotech française Innate. Ces programmes de recherche axés sur ce type de cellules bénéficient par ailleurs des récentes acquisitions réalisées depuis l’arrivée de Paul Hudson chez Sanofi. L’achat de la biotech néerlandaise Kiadis spécialisée dans le développement de traitements reposant sur les cellules NK est l’un des jalons de cette stratégie. L’échec sur le développement d’une nouvelle thérapeutique à partir des cellules NK n’est donc pas une option. Les conditions de réussite sont réunies. On attend le lancement des futures études cliniques…
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