C’est une mission pas comme les autres qu’a confiée le gouvernement à Erik Orsenna. L’écrivain, membre de l’Académie française, a été chargé de composer un groupe d’experts pour établir un lexique des mots de la fin de vie. Il est attendu pour courant février.
Neuf personnes travaillent aux côtés d’Erik Orsenna : l’ancien président du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) Franck Chauvin ; Marc Magnet, médecin praticien hospitalier ; Françoise Ellien, psychologue clinicienne ; la juriste Martine Lombard, auteure de livres sur « l’aide à mourir » ; Elsa Walter, autrice d’un livre sur « les mots de la fin » et porte-parole du groupe de réflexion ; le conseiller d’État François Stasse ; Alexandra Fourcade, adjointe au maire de Neuilly-sur-Seine et enfin les sociologues Philippe Bataille et Noëlle Châtelet.
Apprivoiser le tabou et la peur de la mort
Dans son communiqué, le gouvernement indique que « cette réflexion prendra toute place dans le débat national sur la fin de vie, actuellement en cours et à vocation à ce que les mots utilisés par les différents acteurs soient pleinement partagés. » Cette mission intervient en effet dans le cadre de la convention citoyenne, installée le 9 décembre, pilotée par Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé et Olivier Véran, ministre chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement.
« L’essence de la mission confiée aux experts qui ont accepté de participer à ce groupe de réflexion est de travailler sur les mots de la fin de vie pour pouvoir en parler simplement, apprivoiser ce champ lexical pour apprivoiser le tabou et la peur de la mort », a souligné Agnès Firmin Le Bodo au Figaro, se défendant de toute tentative de « redéfinition des termes dont l’usage est encadré au plan médical, voire juridique ». Ce vendredi 6 janvier, la ministre havraise s’entretiendra dans la matinée avec Elsa Walter, avant de participer à une réunion du groupe de travail sur les mots de la fin de vie.
Macron n’aime pas le terme d’« euthanasie »
Euthanasie, suicide assisté, sédation profonde, aide active à mourir, obstination voire acharnement thérapeutique… les mots de la fin de vie peuvent être perçus comme violents. Le président de la République Emmanuel Macron avait confié le 24 octobre 2022 aux journalistes qu’il n’aimait pas « le mot d’euthanasie », expliquant que « la mort, c’est un moment de vie, ce n’est pas un acte technique. Je ne veux pas préempter le débat, parfois simplifié. On l’a vu dans la campagne présidentielle, y compris dans notre propre majorité. Ma mort m’appartient-elle ? C’est une question intimidante, je ne suis pas sûr d’avoir la réponse. »
De son côté, le 13 septembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la porte à une évolution de la législation. Il s’est prononcé en faveur d’une mise en place d’une « aide active à mourir », tout en y posant des prérequis éthiques indispensables. En clair, un oui pour le suicide assisté et un flou sur l’euthanasie. Reste à définir les termes…
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