Et de neuf ! Le ministère de la Santé change à nouveau de tête, avec le retour de Catherine Vautrin et la nomination du cardiologue le Dr Yannick Neuder (Les Républicains). La présentation du gouvernement Bayrou ce 23 décembre en fin de journée a de nouveau réservé des surprises au monde de la santé. Le député de l’Isère prend donc le chemin de Ségur, après sa nomination en tant que ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, dans un super-ministère regroupant Travail, Santé, Solidarités et Familles, sous l’égide de Catherine Vautrin.
Ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation dans le gouvernement Barnier, elle retrouve un maroquin assez similaire à celui qu’elle avait occupé en début d’année (Travail, Santé et Solidarités). Son ministre délégué à la Santé et à la Prévention était alors Frédéric Valletoux.
De son côté, la désormais ex-ministre Geneviève Darrieussecq est remerciée après seulement trois mois à Ségur, où elle a eu du mal à imposer sa patte. L’allergologue retrouve donc son siège de députée des Landes, qu’elle n’a jamais perdu depuis 2017.
Son successeur, nommé rapporteur général du budget de la Sécu pour 2025, le Dr Yannick Neuder, a vécu cette année dans la lumière. Fin août, il s’était longuement exprimé dans Le Quotidien pour partager sa vision et défendre une loi de financement pluriannuelle. Aux commandes, pourra-t-il faire bouger les lignes et, enfin, établir cette trajectoire budgétaire ?
Le Dr Neuder, un expert des sujets santé
Le jusqu’alors député isérois entend également mener une réforme de réorganisation de l’hôpital et une « grande loi sur la formation médicale ». Sur ce dernier point, il s’est déjà illustré en ayant fait adopter en première lecture un texte remarqué sur le rapatriement des étudiants français en médecine à l’étranger et en défendant des passerelles pour que les paramédicaux puissent devenir praticiens. Côté économies sus à « la fraude, les téléconsultations exagérées, l’inefficience médicale et les arrêts de travail ». Il entend aussi « regarder la pertinence des très nombreuses missions » qu’ont les « agences para-étatiques », comme les ARS, la HAS, l’Anses, l’ANSM, etc.
Le cardiologue isérois hyperactif à l’Assemblée nationale s’est positionné à maintes reprises sur les dossiers santé, y compris en demandant la réintégration à l’hôpital des soignants non vaccinés contre le Covid. Le médecin de 55 ans a également porté un texte pour limiter la fuite des praticiens vers la médecine esthétique… comme le demandait l’Ordre des médecins.
De nombreux sujets en jachère
Dès le début de l’année prochaine, le nouveau ministre délégué devra reprendre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, rejeté par les députés. Texte qu’il connaît bien pour en avoir été le rapporteur.
Dans ce contexte de dérapage inédit des comptes sociaux, la nécessité d’économies, toujours plus grandes, n’épargnera pas le secteur. Les débats, en fin d’année 2024, avaient été houleux, notamment ceux portant sur une hausse envisagée du ticket modérateur, qui avait ému opinion et parlementaires. Avant d’être, pour le moment, abandonnée.
Si le projet de loi pour la fin de vie est censé être de nouveau examiné en février, de nombreux dossiers restent en jachère : loi de programmation pluriannuelle en santé, choc d’attractivité pour la médecine libérale, grand plan de santé mentale, sécurité des soignants, loi infirmière, lutte contre la financiarisation, crise existentielle à l’hôpital, loi grand âge, réforme de la formation, pénurie de médicaments…
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