À l’heure où notre nouvelle ministre de la Santé nous annonce l’impossibilité d’application du tiers payant généralisé début décembre, alors que quelques jours auparavant elle avait annoncé sa généralisation très proche, nous pouvons nous gratter un peu la tête.
En fait ce comportement tient probablement des suites de la « recette » d’application du tiers payant généralisé.
Pour bien composer cette mixture, il faut :
• Une bonne dose de militantisme. Ainsi grâce à l’apport du plan Touraine dans ce domaine, nous avons pu voir la volonté des pouvoirs publics d’effectuer une régulation de l’activité libérale, et de son contrôle (grâce aux mutuelles). On s’y prend mal, mais ce projet reste dans les cartons…
• Une louche de mauvaise foi. Ainsi, pour pouvoir contourner l’obstacle et rebondir dessus, le Pr Buzyn nous a expliqué que ce projet « funeste » serait remis à 2018… Sans réellement confirmer la date, ni les modalités de manière très précise.
• Un moule déjà prêt à fonctionner pour aller dans ce sens : le matériel de télétransmission. En bons toutous serviles, nous avons accepté la dématérialisation de nos feuilles de soins. Cette façon de travailler est aussi une manière d’être dépendant des caisses et d’un système d’envoi des données. Or, je viens de me rendre compte cette semaine que mon serveur de télétransmission me demande maintenant d’effectuer le tiers payant pour tous mes patients. À moyen et long termes, les sociétés de télétransmission à la botte des caisses (pour obtenir leur accréditation) ne nous proposeront que ce choix…
C’est grâce à la télétransmission que nos décideurs vont nous faire plier, et cela probablement sans réelle résistance. De cette façon le libéralisme vivra sa dernière heure.
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