À 10 jours de la première date butoir pour l’obligation vaccinale des soignants du 15 septembre, le Dr Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz, a décidé d’adresser ce lundi 6 septembre une lettre en recommandé (voir ci-dessous) au ministre de la Santé.
Le praticien y invite Olivier Véran à revenir sur ce couperet et à assouplir la position du gouvernement. Sur la forme de la décision, le généraliste biarrot trouve le procédé « très abrupt ». « Nous sommes sur une obligation vaccinale dédiée dans un temps record et qui est catégorielle : pourquoi les médecins et pas les enseignants, pourquoi les pompiers et pas les policiers. Cela fait beaucoup d’inégalités de traitement », explique au Généraliste le Dr Barucq.
Le médecin estime aussi que le gouvernement ne peut plus défendre l’idée selon laquelle la vaccination massive permettrait d’atteindre l’immunité collective. « Nous avons pu vérifier sur le terrain avec le variant Delta qu’il n’en était rien », écrit dans sa lettre l’omnipraticien biarrot qui redoute au contraire « le faux sentiment de sécurité » pour la protection des patients que peut générer cette obligation.
Des tests pour les non-vaccinés
Celui qui confie avoir « toujours défendu la liberté vaccinale tout en participant activement à la vaccination », raconte, suite à ces prises de position sur les réseaux sociaux notamment, être contactés par de nombreux soignants réticents à la vaccination pour diverses raisons. « Certains avec des maladies auto-immunes mal équilibrées, d’autres ont mal réagi à un vaccin ou ont eu des allergies, etc. Le problème aujourd'hui est ce décret qui limite les contre-indications médicales ».
Dans ses propositions adressées à Olivier Véran, le Dr Barucq demande donc à ce que les médecins traitants puissent apprécier individuellement les contre-indications pour leurs patients. Pour les soignants qui ne seraient pas vaccinés au 15 septembre, il suggère également de proposer à la place des tests réguliers, pour qu’ils puissent continuer d’exercer. « À mon sens, il est plus sécurisant d’avoir un soignant non vacciné qui se teste qu’un soignant vacciné qui ne se teste pas et se protège moins ».
À l’heure où des services et des territoires sont à flux tendu, le généraliste considère comme dommageable de perdre des soignants ainsi. « Certains soignants ont aussi pu avoir la tentation de se faire de faux certificats, ce sont des écueils vers lequel il ne faut pas aller. Je préfère 100 fois des soignants qui assument leur vrai statut vaccinal ». De manière générale, qu’ils s’agissent des soignants ou non, le Dr Guillaume Barucq estime qu’il faut rétablir un climat de confiance avec la population et que la stratégie actuelle risque au contraire « d’isoler encore davantage une partie d’irréductibles qui vont s’enfermer dans leur certitude, justifiées ou non ».
La lettre ouverte du Dr Barucq
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