La problématique des génériques est très simple : Sur le plan médical, un vieux médicament peut être aussi efficace qu'un nouveau, parfois plus, ses effets secondaires sont bien connus et maîtrisables. Mais ce n’est pas politiquement correct de le dire ; Tant envers les industriels du médicament que vers la population qui est conditionnée par les politiques pour aller vers la consommation de la dernière nouveauté. Un corollaire, comme les frais de recherche sont ce qui coûte le plus cher dans la fabrication d'un médicament, pour les vieux médicaments, cet amortissement étant du domaine du passé, ils ne coûtent donc plus grand-chose à produire. Le détail qui prend la priorité pour les politiques et qui évite de parler vrai.
Car il faut bien faire des innovations thérapeutiques, alors, comment dire aux Français qu'ils ont droit aux nouveautés qui apportent un plus, en même temps qu'on leur demande, sans leur dire, de préférer les vieux médicaments ?
C'est là qu'intervient l'invention du concept de générique : on prend les vieux médicaments, on en fait des copies, et on demande aux Français de préférer les génériques, car ils sont moins chers que les vieux médicaments qui ne sont déjà pas chers, ce qui évite de parler en termes de nouveaux médicaments, car bien évidemment, il n'y a pas de génériques pour les nouveaux médicaments, notion qui échappe aux consommateurs, car ils pensent bien évidemment qu'un nouveau médicament peut avoir sa copie moins chère.
C'est un peu comme avec les meubles : le cours du meuble ancien s'est effondré au motif que les intellectuels et leurs suites ont décrété que seul ont de la valeur les premiers qui ont été signés, les autres étant en quelque sorte des génériques sans valeur, alors les Français se sont retournés vers le meuble neuf, croyant acheter du Philippe Starck alors qu'ils achètent son générique à bas coût, qui lui existe dans ce domaine de la nouveauté, chez Ikéa, mais ça, ils ne s'en rendent pas compte, ils pensent avoir l'original ; pire, on leur fait croire que dans 20 ans ça fera vintage, et que ça vaudra une fortune !
Supercherie dialectique
Sauf que, les politiques mettent en première ligne les médecins en leur tenant ce discours « biaisé » dit politiquement correct, alors que les médecins qui ont été formés à l'école de Descartes, sont rationnels, et peu enclins à entrer dans une telle supercherie dialectique digne des sophistes. Les « biais », dans la recherche médicale, on leur a appris grâce aux vœux des politiques, ils connaissent donc bien, alors ils disent non à ceux des politiques à leur encontre, et à leurs patients.
Les médecins français connaissent la valeur des vieux médicaments, alors, s'ils refusent les génériques, contrairement à leurs voisins, c'est bien à cause du discours et de l'action politique bien française, particulièrement envers les médecins. Comme les politiques l'ont fait dire à la télévision, et comme les médecins l'ont entendu… un biais, ça va, trois biais, bonjour les dégâts…
Car en France on a dit aux médecins : maîtrise médicalisée, alors qu'ils ne parlent dans leurs mots que de maîtrise comptable ; c'est quand même bien ce qu'ils disent en parlant des génériques ! Alors que le vrai objectif est une maîtrise médicalisée mais en évitant d'appeler un chat, un chat.
Car en France, un politique a inventé la célèbre notion du juste soin au juste coût ! Ce qui leur semble être un aphorisme pour élever et parler du coût au même niveau dialectique que le soin, voire le dépasser ! Mais phrase à double sens. « Juste soin » pour « bon soin », et « juste coût » pour « coût bien adapté », cela devant les caméras ; mais en réalité, « juste », au sens de « j'ai juste la moyenne », donc « juste soin » pour « soin minimum (et au singulier en plus !) » et « juste coût » pour « coût le plus bas », sans aucune connotation qualitative autre que financière.
Mais les médecins n'ont pas été dupes. Alors qu'à l'image d'un investisseur, le politique devrait engager de l'argent pour initier sa politique, les médecins ont compris qu'ils n'auraient pas un kopeck pour ce travail supplémentaire de pédagogie sur les génériques envers les patients en entrant dans le jeu de la dialectique biaisée des politiques que les Français ne comprennent pas, tout en devinant qu'on essaie de les berner, mais pas obligatoirement là où ils le croient.
Mais les politiques auraient pu parler, à l'inverse, du juste prix pour le juste médicament, mais leur dialectique sophiste les en rend peu capable. Ils auraient aussi pu parler du juste coût pour les justes soins, c’est-à-dire la valeur réelle de l'acte médical moyen face aux soins adéquats nécessités par les patients à laquelle se surajoutent les surplus administratifs, ce qui aurait été un commencement de discussion positive avec les médecins. Ce qui aurait permis d'éviter l'échec politique chronique envers la prescription de génériques, mais aussi de l'informatisation lamentable du système médical, du DMP, et j'en passe. Mais, par ces temps de crise, l'augmentation correcte de la revalorisation du médecin n'est certainement pas à l'ordre du jour ; ils s'empresseront de dire aux médecins, dans leur dialectique biaisée, que les Français penseraient tout de suite que les médecins seraient achetés par le pouvoir pour faire passer leurs réformes, et qu'ils seraient, eux aussi inscrits, sur cette autre langue de bois qu'on appelle « le carnet d'adresses des politiques ». Et les médecins, qui eux, ont encore la confiance de leurs patients, ne voudraient pas de cela !
Par leur discours, les politiques ont voulu la guerre, ils l'ont eu, mais c'est la France qui est perdante. Mais qui est responsable d'une politique qui ne marche pas ? Les politiques acceptent-ils la vraie réponse ?
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