Pour la Fédération hospitalière de France (FHF), « il y a urgence à agir ». Dans un contexte de déficit économique historique des établissements (1,5 milliard d'euros) et un climat social que le président de la FHF Frédéric Valletoux qualifie lui-même de « très tendu », les hospitaliers demandent au gouvernement des « mesures politiques fortes ».
Dans une interview accordée à RTL ce matin, la ministre Agnès Buzyn a d'ailleurs assuré que des annonces seraient faites dès le mois de février concernant le financement des hôpitaux et leur tarification, « qui aujourd'hui pousse à une activité sans qualité ». À l'occasion de ses vœux à la presse ce matin, le président Valletoux a estimé qu'une réforme de la T2A ne serait pas suffisante et que tout le système est à revoir. Il réclame la fin de « la politique du rabot » visant les établissements de santé publics et dénonce plus largement une gestion de l'Ondam « qui arrive au bout ».
Le président de la FHF a formulé des attentes fortes pour l'hôpital : « Le quinquennat précédent a permis une littérature abondante sur le sujet, il faut désormais sortir des constats et des intentions. » Il devait d'ailleurs être reçu ce soir par le Premier ministre Edouard Philippe pour demander un « plan d'urgence » pour l'hôpital public.
Climat social tendu
Outre les revendications d'ordre économique, la FHF demande une mission de simplification de l'hôpital, une révision de la permanence des soins avec un retour aux gardes obligatoires pour les médecins libéraux et plus de « souplesse dans la gestion statutaire » des personnels.
La nouvelle directrice générale de la FHF Zaynab Riet a d'ailleurs affirmé que des équipes travaillent sur la qualité de vie au travail du personnel hospitalier. « Un guide regroupant des outils de bonnes pratiques des ressources humaines à l'hôpital est en cours d'élaboration », a précisé l'ex-directrice de l'hôpital du Havre.
Interrogé sur le malaise des personnels soignants relayé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux via le #Balancetonhosto, Frédéric Valletoux a évoqué « le désarroi des hospitaliers » et un climat social compliqué, qui devra selon lui aussi faire l'objet de réformes. De son côté, Agnès Buzyn estime que ces signaux d'alerte depuis les réseaux sociaux n'ont « rien de très surprenant. Nous avons aujourd'hui 2 800 établissements de santé et c'est un éclairage sur des dysfonctionnements », a-t-elle confié.
Vœux de @laFHF : @fredvalletoux demande au gouvernement « un plan d’urgence » pour l’hôpital et évoque « l’épuisement professionnel et un climat social tendu » #hopital #BalanceTonHosto pic.twitter.com/k4PYMm1OnE
— Camille Roux (@camille_roux) 25 janvier 2018
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