Dans son rapport public annuel, la Cour des comptes distribue les bons et mauvais points de la politique vaccinale française et émet des recommandations pour « renforcer la confiance » des Français en la vaccination.
L'une de ces propositions est de revenir à l'obligation de vaccination antigrippale pour les professionnels de santé. La Cour des comptes relève que « l’hésitation vaccinale » touche également les soignants et se « reflète dans leur couverture vaccinale lacunaire ». Dans une interview donnée au « Quotidien du Médecin » en janvier, Agnès Buzyn n'écartait d'ailleurs pas cette possibilité.
« Il faut probablement en passer par là »
« Sur le fond l'obligation de vaccination antigrippale pour les soignants ne me choque pas, affirme le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Je me vaccine depuis trente ans. Ce n'est pas spécialement pour moi mais plutôt pour mes patients. Se vacciner est un geste civique ». Face à l'érosion de la vaccination des professionnels de santé, le Dr Duquesnel ne voit pas d'autre solution. Un avis partagé par le Dr Margot Bayart, bien que la vice-présidente de MG France « reste mitigée sur l'obligation ». « La contrainte n'est pas très constructive. Il vaut mieux inciter. Mais actuellement, il faut probablement en passer par là », reconnaît-elle.
Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) s’était déclaré en faveur de pareille obligation dans un entretien au Généraliste, estimant que « les professions de santé doivent être exemplaires ». « Se vacciner, c'est montrer que l'on est convaincu du bien-fondé de l'action que l'on mène. La vaccination antigrippale nous apparaît être une exigence déontologique », avait-il affirmé.
L'extension de l'obligation vaccinale « nécessaire » mais pas suffisante
Inévitablement, le rapport revient sur le passage de 3 à 11 vaccins obligatoires pour les enfants de moins de deux ans en vigueur depuis le 1er janvier 2018. Jugée « nécessaire », l'extension de l'obligation vaccinale « a fini par apparaître comme l’unique solution pour rétablir à court terme des couvertures vaccinales satisfaisantes », constate la Cour des comptes. « Mais elle ne suffira pas à elle seule à restaurer durablement la confiance et l’adhésion », note le rapport.
Dans le climat actuel où « les rumeurs et polémiques (...) alimentent les doutes et créent un climat anxiogène sur la vaccination », les Sages demandent une « présence plus forte et plus réactive sur les réseaux sociaux » de l'État. La Cour des comptes suggère de confier cette mission à la Haute autorité de santé (HAS).
Les magistrats de la rue Cambon recommandent également de « généraliser le carnet de vaccination électronique », d'offrir aux infirmiers et pharmaciens la possibilité de vacciner et « d'impliquer activement la médecine scolaire dans la vaccination ».
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