La santé n'a pas de prix mais elle a un coût. En 2017, chaque Français a “déboursé” en moyenne près de 3 000 euros pour se soigner, selon les dernières statistiques du ministère de la Santé (Drees). L'ardoise comprend les soins à l'hôpital et en ville, les médicaments et autres frais médicaux (optique, audioprothèses, transports...). Même si elle a ralenti l'an dernier, la croissance des dépenses de santé va immanquablement se poursuivre dans les prochaines années sous l'effet du vieillissement de la population, du poids grandissant des pathologies chroniques et du coût des traitements innovants.
Le gouvernement tente tant bien que mal de limiter leur envolée. Pensez un peu, les dépenses de santé représentent près de 200 milliards d'euros, soit 12 % du PIB. Ce serrage de ceintures a entraîné ces dernières années une dégradation du climat social à l'hôpital et des tensions entre la médecine de ville et l'Assurance maladie. Le prochain budget de la Sécu comprendra une fois encore un important objectif d'économies. Dans le même temps, les pouvoirs publics cherchent des parades à la pénurie médicale. Ils encouragent de meilleures organisations de professionnels de santé sur les territoires, misent sur la téléconsultation, prise en charge à partir de ce 15 septembre (lire p. 10).
Emmanuel Macron pourrait annoncer l'assouplissement du numerus clausus pour augmenter les effectifs de médecins, en présentant mardi sa grande réforme de l'hôpital et du système de santé. Problème : il faudra une dizaine d'années avant de voir le bout du nez de la relève ! La France pourrait aussi expérimenter le financement d'assistants pour décharger les médecins et leur permettre d'accueillir un peu plus de patients (lire p.14). Les syndicats espèrent que le chef de l'État desserrera les cordons de la bourse pour financer ce nouveau métier. Quoi qu'il en soit, il faudra des trésors d'ingénierie pour satisfaire Ségur sans fâcher Bercy. Et résoudre l'insoluble équation du monde de la santé : dépenser moins en travaillant plus.
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