Plus ils approchent de la retraite plus les généralistes libéraux se laissent séduire par l’idée de la coercition à l’installation… Pour les autres. Une enquête de l’Ifop pour la Mutuelle du Médecin a sondé les médecins généralistes libéraux sur le projet Ma santé 2022 et notamment sur diverses propositions pour lutter contre les déserts médicaux. L’obligation temporaire d’installation en zone désertifiée n’obtient pas une majorité d’adhésion (41 %) mais plus les généralistes avancent en âge, plus ils sont favorables à l’idée. La moitié des omnipraticiens ayant au moins 30 ans de carrière ne disent pas non à cette mesure. Par rapport aux autres propositions pour lutter contre les déserts, l'obligation temporaire d'installation est même citée en premier, dans la même proportion que le développement de la télémédecine et la télé expertise et devant la délégation de tâches.
Outre la lutte contre les déserts médicaux, les généralistes ont également été interrogés sur les mesures phares de la loi santé et les médecins de famille ne sont pas très informés. La notion de CPTS est mal comprise par 75 % d’entre eux. Quant au dispositif des assistants médicaux, 1 praticien sur 2 ne saît pas s’il est éligible. Ceci explique peut-être que seulement un tiers d’entre eux (35 %) serait intéressé pour en bénéficier. Les plus jeunes (moins de 15 ans d’ancienneté) semblant un peu plus enthousiastes que leurs aînés (42 %).
Sur la délégation de tâches, l’avis des généralistes dépend du professionnel avec qui ils pourraient collaborer. Ils y sont majoritairement favorables (60 %) dans le cas d’une délégation aux Infirmiers de pratique avancée (IPA), mais très hostiles pour celle aux pharmaciens (80 % contre).
Enfin côté rémunération, les généralistes sont majoritairement (55 %) opposés à la remise en cause du principe de paiement à l’acte. Sans surprise on retrouve une rupture générationnelle sur la question, les jeunes étant bien plus favorables aux nouveaux modes de rémunération. Enfin, 33 % des omnipraticiens ayant choisi l’exercice libéral ne sont pas prêts à y renoncer pour le salariat. Seul un salaire très important pourrait les faire changer de mode d'exercice. Les sondés fixent ainsi à une moyenne de 8377 euros brut mensuel le montant à partir duquel ils pourraient envisager l’exercice salarié.
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