Alors que le décret sur les pratiques avancées est sorti en juillet dernier, l'expérimentation en la matière a commencé depuis plusieurs années dans l'institut de cancérologie de l'ouest de Saint Herblain. En 2012, à partir d'un protocole de coopération, raconte Céline Thomas, infirmière en pratique avancée lors des RCFR 2018*, un transfert de compétences a eu lieu entre des chirurgiens et quelques infirmières spécialement formées. En 2014, des IPA coordinatrices de parcours en oncologie sont rentrées dans le parcours de soins. Une file active de patients est alors adressée aux IPA par les oncologues qui travaillent tous deux en binôme. La mission de ces dernières est d'assurer des consultations, du suivi téléphonique, de l'interrogatoire, des consultations lors d'évaluations et réévaluations, de la prescription de traitement de chimio et même des orientations vers les soins de support. Au bout de la chaîne, l'oncologue dispose de l'ensemble des examens cliniques et des conclusions. Il signe toutes les ordonnances. L'IPA peut aussi servir de référente dans les services de soins ambulatoires pour des patients qui ne sont pas suivis par les mêmes médecins. L'infirmière coordonne le parcours avec l'ensemble des médecins, qu'ils soient oncologues ou traitants. Résultats, les patients sont très satisfaits car l'IPA représente une interface régulière. Ils sont moins hospitalisés et quand ils le sont, ils le sont moins longtemps avec l'aide d'une IPA. Le recours aux urgences est moindre. Les médecins travaillent également volontiers avec les IPA en binôme avec un gain de temps médical évident et une aide non négligeable à la prise de décision. Grâce au décret, le métier d'IPA va se généraliser. Dix universités françaises forment depuis la rentrée de septembre des IPA. Quant à Céline Thomas, elle devrait obtenir son diplôme par la VAE qui est à un niveau master.
* Session du mercredi 28 novembre : "Anticiper l'organisation des parcours ambulatoires en cancérologie à l'horizon 2022"
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