L’industrie pharmaceutique est-elle encore un secteur d’avenir en France ? le Leem à l’occasion de l’examen du PFLSS en conseil des ministres tire la sonnette d’alarme. Le nombre d’emplois perdus en 2016 loin de ralentir grimpe encore. Depuis le début de l’année, 1 953 postes ont été supprimés. On a en recensé 1 560 pour l’année 2015. Après les fonctions commerciales, le secteur de la production est désormais concerné. Entre 2010 et 2013, les investissements industriels ont chuté de 4,5 %.
France, le seul pays européen à la croissance nulle
Dans le même temps, la croissance est de retour sur les principaux marchés européens avec des taux variant en 2015 de 6 % en Allemagne à 16 % en Espagne. La France fait dans ce domaine cavalier seul avec une croissance attendue nulle en 2017. Cette situation « exceptionnelle » est le fruit de la politique menée par les pouvoirs publics sur le médicament. Cette année encore, le médicament « est la principale variable d’ajustement de l’assurance maladie », regrette Patrick Errard, le président du Leem. Le médicament serait pourtant le poste le mieux maîtrisé des dépenses de santé. Sur dix milliards d’euros d’économies réalisées au cours des trois dernières années, cinq milliards sont le produit des efforts consentis par l’industrie pharma.
Des objectifs irréalistes
Une nouvelle étape serait toutefois franchie cette année. Déjà contraignants les dernières années, pour l’année 2017 les objectifs assignés par la puissance publique au médicament sont jugés irréalistes au regard du nombre important d’innovations thérapeutiques majeures programmées pour être mises sur le marché. La création de nouveaux mécanismes de régulation témoigne dans le même temps « d’un manque de confiance du gouvernement dans l’efficacité de la régulation conventionnelle », déplore Patrick Errard, alors que l’accord-cadre signé en début d’année avec le CEPS devait régénérer le dialogue entre les deux parties. Un autre accroc à ce contrat de confiance est illustré par l’article 52 du PLFSS qui modifie les prix de fixation des produits de santé. Enfin, la clause de sauvegarde a été scindée en deux avec un taux ville fixé à zéro et un taux Lh pour l’hôpital à 2 %. Un effort considérable est donc exigé chez les prescripteurs hospitaliers. Les ventes en 2016 dans ce secteur devraient en effet progresser de 4,5 %. Une forte décroissance est donc attendue.
Quant à la création du fond de financement de l’innovation thérapeutique doté d’un budget de 876 millions d’euros, est-elle la bonne réplique à ce flux d’innovations ? « Ce n’est qu’un début de réponse. Nous invitons la puissance publique à plus de réalisme », juge le président du Leem. Le réchauffement climatique entre Marisol Touraine et l’industrie pharma n’est pas pour demain…
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