Fin du suspense : après des semaines de concertation sans chiffre, les syndicats savent enfin combien le gouvernement est prêt à dépenser pour améliorer la rémunération des personnels hospitaliers. De leur côté, les médecins libéraux et hospitaliers n'ont en revanche toujours aucune idée des moyens financiers que le gouvernement est prêt à leur consacrer dans le cadre du Ségur de la santé.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué mercredi que le montant de l'enveloppe prévue pour les hausses de salaires des soignants hospitaliers était de six milliards d'euros. Une somme à partager entre hôpitaux et Ehpad publics, mais aussi pour partie avec le secteur privé.
Cette somme inclut une augmentation générale des salaires des agents de la fonction publique hospitalière (hôpitaux, Ehpad…), une refonte des primes, ainsi que des hausses ciblées sur certaines professions, ont précisé trois participants à l'AFP.
Une augmentation générale dès le 1er juillet ?
Selon un projet d'accord présenté lors d'une précédente réunion, ces hausses ciblées concerneraient notamment les catégories soignantes (infirmiers, aides-soignants) et médico-techniques (techniciens de laboratoire, manipulateurs radio). Ce document, remis aux syndicats, prévoyait que l'augmentation générale des salaires dans le secteur public entre en vigueur « à compter du 1er juillet » pour le million d'agents du secteur public, qu'ils soient titulaires ou contractuels.
Pour un responsable syndical, la négociation salariale peut désormais commencer car « on connaît enfin le bas de la fourchette ». Six milliards d'euros, c'est « une somme importante », a souligné de son côté une responsable de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui avait évalué les besoins à 5,5 milliards d'euros, mais pour le seul secteur public. Il « reste à travailler, négocier et s'accorder sur le périmètre et la répartition », ajoute-t-elle.
Pour certains syndicats, qui revendiquent une « revalorisation générale des salaires » d'au moins 300 euros net par mois dans les établissements publics, le compte n'y est toujours pas. L'éventualité de devoir partager une partie de la somme avec le secteur privé, hypothèse qui ne figurait pas dans le projet d'accord, a ainsi surpris plusieurs participants, hostiles à cette idée. « Il faut que le gouvernement revoie complètement sa copie », estime même une responsable syndicale, pour qui « la pression » repose désormais sur les épaules de « l'exécutif », qui a une « obligation de résultat ».
Après le succès de leur journée d'action le 16 juin, qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans toute la France, plusieurs syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa) et collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences) ont appelé à de nouveaux rassemblements le 30 juin. Et ce jeudi, les syndicats de médecins hospitaliers mécontents ont appelé à se joindre à cette grève.
(Avec AFP)
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