Ca bouge aux urgences de l'AP-HP. Depuis que deux syndicats ont lancé un mouvement de grève à partir du dimanche 14 avril dans les services d'accueils des urgences, la direction de l'établissement a aussitôt débloqué « 45 emplois supplémentaires qui pourront être répartis en fonction des besoins ». L'affaire Lariboisière avec le décès d'une patiente âgée sur un brancard est dans toutes les têtes. Sur France Culture, il y a deux semaines, Martin Hirsch avait déploré de ne pas avoir réussi à endiguer le flot de passages aux urgences. Celui-ci a progressé de 3,1 % sur les dix-sept services adultes et de 2,6 % dans leur huit pendants pédiatriques, alors que le taux d'hospitalisation des hôpitaux parisiens est resté stable (respectivement 20 et 10 %). Pis, le temps d'attente dans les services d'urgences adultes (durée de passage médiane des non-admis) est en moyenne de 3H18 à l'AP-HP, en progression de 21 minutes en 2018 par rapport à 2015. Avec comme points noirs Bicêtre (4H39, + 66 minutes), Henri-Mondor -4H27, + 35 minutes), Tenon (4H25 + 20 minutes)... Côté urgences pédiatriques, la moyenne sur l'ensemble du réseau francilien se stabilise à 1H47.
Comme solutions, Martin Hirsch affirme sa « volonté de renforcer la sécurité de l'ensemble des sites pour éviter la reproduction d'agressions » et assure que « des moyens ont été dégagés pour (...) assurer une présence continue sur tous les sites le nécessitant ». Pour les rémunérations, il évoque la possibilité d'une « réponse tangible aux difficultés qu'ont connues les équipes des urgences au cours des derniers mois ». Peut-être sera-t-on en mesure de comprendre prochainement ce qu'il entend par là. Est-il déjà en pourparlers avec les syndicats sur ce sujet ?
Côté syndicats, réunis dans le cadre d'un collectif Inter-urgences qui s'est déjà réuni deux fois, on retrouve Sud Santé et la CGT Usap. Le premier a annoncé le dépôt de nouveaux préavis à partir du 14 avril pour quatre établissements parisiens (Lariboisière, Pitié-Salpêtrière, Saint-Louis, Tenon) : il réclame « la création de postes paramédicaux, des locaux sécurisés et une augmentation de salaire de 300 euros net ». Le deuxième dénonce « les agressions subies par nos collègues de Saint-Antoine qui font exploser la colère, sans oublier la désertification médicale de certains arrondissements couplée à la précarisation de la population ». Il revendique « les moyens nécessaires avec une rémunération à la hauteur des compétences et des diplômes des professionnels paramédicaux ».
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