Édito

Front commun

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Publié le 18/02/2023

Crédit photo : Meigneux / Phanie

La colère des médecins n’en finit pas de monter. Et se traduit par un mouvement plusieurs fois cité comme « historique ». Déjà, en fin d’année, les syndicats avaient unanimement appelé à la grève. Un mouvement qui s’était traduit par des fermetures de cabinets et manifestations à travers la France les 1er et 2 décembre. On parlait alors d’un front syndical inédit depuis 2015…

Le 14 février, le front commun s’est élargi. Une manifestation, réunissant entre 4 500 et 10 000 médecins selon les sources, s’est tenue à Paris. En tête de cortège, les présidents des syndicats « tous unis face au mépris ». Et, fait jamais vu de mémoire ordinale, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr François Arnault, était en première ligne avec eux. D’autres organisations ont également rejoint la manifestation, comme le Collège de la médecine générale et SOS Médecins. Les syndicats de jeunes et futurs médecins étaient également de la partie, ainsi que Médecins pour demain et des hospitaliers. La proposition de loi Rist sur l’accès aux soins, adoptée ce jour-là au Sénat, a ainsi recueilli une opposition unanime du corps médical. Outre les dispositions sur l’accès direct aux IPA, kinés et orthophonistes, le texte acte la création d’un engagement territorial pour les médecins.

La démonstration de la colère des médecins suffira-t-elle à faire bouger les lignes ? Dans nos pages, la ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, affirme entendre et comprendre la colère des médecins, tout en défendant les actions du gouvernement, notamment l’engagement territorial. « L’idée n’est pas de surcharger ceux qui font déjà de gros efforts mais de mieux répartir la contrainte sur tous », assure-t-elle. Avant d’estimer qu’« une majorité de généralistes » répond déjà aux critères de cet engagement. Les montants des consultations pour ceux signant l’engagement devaient être présentés aux syndicats par l’Assurance maladie en fin de semaine. Seront-ils à la hauteur des attentes des généralistes ?


Source : Le Généraliste