Après six semaines de discussions avec plus de 300 acteurs du secteur, le Ségur de la Santé s'est conclu vendredi midi par une ultime réunion du Comité Ségur national. Une séance présidée par le ministre de la Santé Olivier Véran, au cours duquel les animateurs des quatre piliers du Ségur (ressources humaines, investissement/financement, simplification et territorialité) ont présenté leurs recommandations, issues de multiples ateliers. Si le rapport concernant le premier pilier contient un certain nombre de détails sur les accords qui ont été obtenus dans le cadre de la négociation salariale pour les personnels hospitaliers, les trois autres ne prévoient pas de mesures précises, mais de grandes orientations.
« Il y a un certain nombre de pistes, de réflexions, d’engagements qui vont indiscutablement dans le bon sens », explique le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Et alors que les syndicats de médecins libéraux craignaient d’être écartés de ce Ségur avant son ouverture, le Dr Ortiz souligne que ces pistes « touchent aussi la ville ». « Les échanges ont été globalement constructifs et nous avons le sentiment d’avoir été écoutés », abonde dans un communiqué le Dr Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR.
De « grandes idées » mais pas de mesures concrètes pour la ville
Mais si la médecine de ville n’a finalement pas été oubliée du Ségur, le patron de la CSMF dit toutefois « rester sur sa faim ». « Il n’y a pas de conclusion nette et précise comme c’est le cas pour les personnels hospitaliers », ajoute-t-il. Les syndicats de médecins libéraux attendent donc de voir comment le gouvernement traduira les bonnes intentions affichées lors de la concertation. La CSMF et MG France attendent ainsi l’ouverture d’une négociation conventionnelle avant la fin de l’été.
« Nous ne sommes ni satisfaits, ni déçus, confie le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Nous mesurerons l’engagement du gouvernement à sa volonté d’avancer rapidement en ouvrant une négociation dès septembre et aux moyens qu’il accordera à celles-ci ». « Ouvrir une négociation conventionnelle s’il n’y a pas de grains à moudre ne sert à rien », prévient le Dr Battistoni. Même son de cloche pour le Dr Ortiz, qui précise que les moyens accordés à l’hôpital sont « légitimes » mais prévient qu’un trop grand écart entre l’investissement consenti pour l’hôpital et celui pour la médecine libérale ne serait pas acceptable.
Si la tenue d’une négociation conventionnelle est en bonne voie, aucune annonce officielle n’a encore été faite. Avant son départ de l’Assurance maladie, Nicolas Revel aurait laissé entendre aux syndicats que cette négociation pourrait s’ouvrir à la fin août.
Après une signature des accords salariaux pour les personnels hospitaliers lundi, Emmanuel Macron devrait annoncer mardi 14 juillet lors d’une allocution télévisée les grandes lignes du Ségur, avant que l’ensemble des recommandations retenues par le gouvernement ne soient présentées plus en détails mercredi ou jeudi par le Premier ministre Jean Castex et/ou Olivier Véran.
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