Différences majeures
François Fillon veut continuer la politique de Roselyne Bachelot en fermant les petits hôpitaux, et pour cela continuer de fermer des lits. Il souhaite permettre aux médecins hospitaliers d’exercer dans des établissements privés et en ville pour favoriser la mixité des parcours public/privé. Autre mesure, il veut réfléchir au périmètre des Chu, sur les parcours professionnels, sur les statuts pour les rendre moins rigides afin d’organiser la fluidité des médecins entre les établissements (français, voire étrangers) et alléger les contraintes. Enfin, la création d'un label hôpital France permettrait d'exporter le savoir-faire hospitalier. L'objectif serait pour la France de mieux exporter son enseignement en créant, dans des pays demandeurs, un partenariat universitaire.
Alain Juppé quant à lui mise sur l'autonomie budgétaire des établissements. Il compte aussi organiser la coordination des soins de proximité autour du médecin traitant et des médecins spécialistes, améliorer la régulation effectuée par le centre 15 et mieux organiser les parcours de soins en ville afin d’alléger les services d’urgence hospitaliers. Il souhaite mettre l'accent sur la formation en envisageant une sélection sur dossier des étudiants admis en première année commune aux études de santé (PACES) afin d'« éviter les tirages au sort qui ont été envisagés cette année et qui relèvent clairement de l’injustice ». Chose curieuse, il veut éviter les contournements de la directive européenne qui permet à des professionnels de santé européens de s’installer en France. Ce qui réduirait les possibilités pour des médecins européens de venir exercer en France, notamment à l'hôpital.
Hommes d'expérience
Les deux candidats de la droite et du centre connaissent bien les secteurs sanitaires et sociaux pour avoir exercé des fonctions ministérielles en leur sein. Rappelons que François Fillon fut successivement ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement d'Edouard Balladur entre 1993 et 1995 et qu'après la réélection de Jacques Chirac à l'Elysée il fut son ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité (2002-2004). On se souvient cependant surtout de sa réforme sur la durée du travail et sur les retraites. Nommé ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en 2004 et 2005, il fit voter par le parlement une loi Fillon pour l'éducation. A la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007, il fut nommé Premier ministre. Pour autant on retiendra que sa spécialité fut celle de la Défense nationale, c'est-à-dire assez loin du secteur qui nous occupe.
Concernant Alain Juppé, c'est pendant son exercice de Premier ministre qu'est mise en place une grande réforme de la santé. Jacques Barrot est alors ministre des Affaires sociales. Le plan Juppé est un projet de la réforme de Sécurité sociale présenté à l'Assemblée nationale le 15 novembre 1995. La loi annuelle de Sécurité sociale fixe des objectifs de progression des dépenses de maladie et envisage de mettre en place une responsabilité collective des médecins et prescripteurs en cas de dépassement des objectifs quantifiés fixés. Plusieurs mesures sont prises également pour les médicaments remboursables, les allocations familiales et les cotisations maladie. L'objectif est de mieux maîtriser les comptes publics. C'est avec Alain Juppé que le budget de la Sécurité sociale est désormais voté au Parlement. Une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) est instaurée et une contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) est créée. Enfin, Alain Juppé met en place les structures qui précéderont les agences régionales de santé, à savoir les agences régionales d'hospitalisation. Le plan Juppé fut très contesté, on s'en souvient, par les médecins libéraux.
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