Depuis mars dernier, la Normandie expérimente depuis le premier trimestre 2016 des "centres de soins non programmés" (CSNP), dans deux hôpitaux où les urgences ont fermé, à Valognes (Manche) et à Aunay-sur-Odon (Calvados), une première en France. Après plusieurs mois de fonctionnement, "la poursuite de cette expérimentation sur les deux sites est confirmée et une réflexion est envisagée pour l'élargir à l'ensemble du territoire normand", a indiqué mi-novembre l'ARS dans un communiqué. C'est la conclusion que tire l'agence d'une étude sur les quatre premiers mois de fonctionnement des CSNP.
Cette déclaration a fait fortement réagir, notamment le conseiller régional PCF de Normandie Sébastien Jumel également maire de Dieppe. Le gouvernement "doit stopper immédiatement les projets de fermeture de services d'urgences en Normandie que l'ARS fomente. Après ce qui s'est passé aux États-Unis, le gouvernement a une responsabilité historique car ce programme de casse des services de santé dans les territoires éloignés des métropoles nourrit la "trumpisation des esprits", étant donné que "cette politique se fait au détriment des classes populaires", a réagi l'élu communiste.
Peut-être par peur de susciter encore plus de remous, l’ARS semble en tout cas aujourd’hui être plus mesurée que dans son communiqué mi-novembre. Interrogée pour savoir quels seraient les prochains hôpitaux concernés, l'ARS a répondu, que ces expérimentations se déroulent dans le cadre d'un "appel à candidatures" et que "seuls" les hôpitaux d'Aunay et de Valognes y ont répondu. Jeudi dans la soirée, l'ARS a précisé que "l'élargissement de cette expérimentation au-delà des deux établissements n'est pas d'actualité".
10 heures par jour et fermé le week-end
L'expérimentation proposée s'adressait aux "établissements à moins de 30 minutes d'accès d'une autre structure d'urgences" et "rencontrant des difficultés, soit en termes de démographie médicale", comme à Valognes, "soit enregistrant une activité proche de 10.000 passages par an", comme à Aunay (7.500), selon l'ARS. Les CSNP sont ouverts 10 heures par jour et non 24h/24h. Celui de Valognes est fermé le week-end et pendant les vacances scolaires. On y traite des blessures sans gravité. Les médecins qui y travaillent sont des généralistes formés aux premiers gestes d'urgence.
"L'État français n'est plus en capacité de faire soigner nos concitoyens dans de bonnes conditions en raison des politiques menées depuis des années. Il faut bien aujourd'hui se contenter de ce que l'on peut avoir. Faute de grives, on mange des merles", a pour sa part estimé jeudi Jacques Coquelin maire DVD de Valognes. "Aunay n'avait pas le choix. Après le retrait de subventions par l'ARS, le service d'urgences ne pouvait plus fonctionner", a affirmé de son côté Claire Gadois de FO à l'hôpital d'Aunay.
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