Le collectif « No FakeMed », qui alerte régulièrement sur le danger des « fakes médecines », met en garde les parents sur certaines « médicalisations inutiles et parfois dangereuses » de l'enfant.
Dans une tribune publiée sur le site du Figaro, le groupe d'experts, composé notamment de plusieurs généralistes, fait une liste des « techniques infondées présentées comme remèdes miracles » par des « soi-disant thérapeutes sans aucune formation médicale ».
Vigilance accrue sur quatre « médicalisations »
Quatre pratiques « particulièrement problématiques par leur succès immérité et/ou les risques qu'elles entraînent » sont listées par le collectif.
Parmi elles, le recours à l'ostéopathie chez le nouveau-né et le nourrisson qui doit, selon « No FakeMed », « être banni ».
« Nous militons contre cette prise en charge de plus en plus systématique au sein des maternités et lors du retour à domicile. Un syndrome a même été inventé de toutes pièces pour justifier des manipulations : le « syndrome de Kiss ». Sachez qu'il n'existe pas et ne repose sur aucune base diagnostique ni scientifique », écrivent-ils.
La section du frein de la langue est également pointée par le collectif qui estime que cette intervention est « bien trop pratiquée » malgré qu'elle soit « injustifiée ».
« De plus en plus, les difficultés d'allaitement sont abusivement rattachées à un frein de langue trop court et un geste médical précoce est proposé. Mais comme l'a démontré le consensus scientifique international, il ne garantit pas l'amélioration de ces difficultés (...) », indique-t-il.
Or, « il peut exister des complications locales en termes de cicatrisation voire d'hémorragie », prévient le collectif.
Autres pratiques jugées problématiques par le collectif ?
L'aromathérapie qui consiste à utiliser des huiles essentielles pour « booster » la fertilité, « soulager les maux de la grossesse » ou encore « soigner les viroses banales » chez l'enfant.
Certaines de ces huiles essentielles contiennent pourtant « des composés neurotoxiques pour l'enfant (et) peuvent provoquer des fausses couches », souligne le collectif.
Enfin, les colliers d'ambre « censés aider les dents à sortir sans douleurs (...) ils sont inutiles et, en France, responsables chaque année d'une trentaine de décès par strangulation », alertent-ils.
Censés aider les dents à sortir sans douleurs, ils sont inutiles et, en France, responsables chaque année d'une trentaine de décès par strangulation
Montée en puissance
Mais ces quatre exemples ne sont, selon le collectif, que quelques-uns « des innombrables « fakemeds » proposées aux jeunes parents ».
Dans sa tribune, le collectif s'inquiète « d'une montée en puissance » de ces dérives. Celles-ci sont pour « la plupart inutiles, coûteuses pour les familles, et peuvent avoir une vraie répercussion négative sur la prise en charge des enfants voire entraîner un retard de soins ».
Le groupe d'experts alerte par ailleurs sur « la perméabilité de certains professionnels de santé, qui se laissent tenter par ces pratiques infondées ou ne les remettent pas en cause ».
Pour conclure, « No FakeMed » appelle les Ordres professionnels et les autorités de santé « à être véritablement acteurs dans cette lutte pour la sécurité des patients, surtout chez les plus petits. »
Les tutelles et les autorités en santé sont, elles, appelées à « encadrer strictement le recours à l'ostéopathie », à « renforcer le réseau autour de la périnatalité » avec des professionnels habilités et à faire « un tri dans les formations en santé qui font trop souvent la part belle à des pratiques illusoires ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes