Saâcy-sur-Marne, 1 900 habitants et à 50 minutes à l’est de Paris, a tous les atouts pour rester attractive… Sauf qu’elle n’a plus de médecin généraliste depuis trois ans. Et ce, malgré un appartement transformé en local flambant neuf pour accueillir deux généralistes et tous les efforts de sa maire, Katy Veysset, très mobilisée sur la question.
Le local est constitué d’une salle de repos, une salle d’attente et trois cabinets, dont un est déjà pourvu par une ostéopathe, les autres étant réservés à deux généralistes. « Nous avions encore trois médecins en 2018, raconte Katy Veysset. Mais l’un d’entre eux, qui vivait à Paris, a déménagé dans l’Ouest parisien, ce qui lui a rendu impossible le transport quotidien. Son confrère est parti refaire des études. Et le dernier, qui voulait garder les trois cabinets pour lui, n’a pas souhaité s’installer dans le nouveau local et a repris une patientèle à Ozoir-la-Ferrière, à 50 km de chez nous. En tant que maire, je fais le maximum. Mais ce n’est pas simple du tout. »
Pour acquérir le nouveau local d’un montant de 286 000 euros, la commune a reçu une subvention de l’État de plus de 110 000 euros et une aide de l’Île-de-France de 75 000 euros. Avec les travaux, le coût était de près de 400 000 euros.
Mais cet investissement massif n’a pour l’instant pas porté ses fruits. Résultat : soit les patients démunis ne se soignent plus, soit ils vont aux urgences des trois villes voisines (Château-Thierry, Coulommiers ou Meaux), à une demi-heure en voiture. La maire a cherché pendant des mois des solutions pour les citoyens peu mobiles ou non véhiculés.
Poids financier
Elle a fait installer une cabine de téléconsultation avec l’aide de l’ostéopathe et le soutien du département, mais la société prestataire (H4D) a fait faillite. Une autre société prestataire était disposée à reprendre la gestion de l’appareil mais en voulant imposer à la commune de salarier un de ses employés. Refus de la mairie. « On ne peut pas tout porter, tout financer, c’est impossible, soupire Katy Veysset. L’État se décharge déjà beaucoup en nous demandant de financer la poste, l’accès aux distributeurs, etc. Nous avons dû refuser. »
Avec ou sans téléconsultation, la maire pourrait par ailleurs avoir à composer avec l'Ordre des médecins, qui risque de tiquer à l’idée de valider l’installation de généralistes dans le même local que celui d’un ostéopathe, une profession non réglementée et non soumise à des obligations déontologiques.
Autre piste : solliciter une étudiante en médecine d’une autre région qui va commencer sa huitième année en septembre et qui a passé son adolescence dans la commune, là où ses parents demeurent toujours. Mais là encore, rien n’est acquis. « La jeune femme a encore deux ans pour faire son choix et peut très bien changer ses plans », analyse Katy Veysset.
La piste des jeunes français diplômés à l’étranger
Et les jeunes partis faire leurs études de médecine à l’étranger ? La maire y pense. Avec d’autres maires ruraux, elle entretient des échanges avec des universités roumaines qui accueillent les étudiants français qui ont échoué au concours dans leur pays d’origine et reviendront « à coup sûr » exercer dans l’Hexagone.
Ce qui fait tenir l’édile est le soutien inconditionnel des habitants dans son combat. « Certains me mettent en contact très régulièrement avec des médecins remplaçants vus en consultation », conclut Katy Veysset. Résolue, la maire se porte candidate pour un second mandat à la tête de la commune pour 2026.
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