D'après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) sur les dépenses de santé, le montant de la consommation de soins courants de médecins généralistes s'élève à 10,5 milliards d'euros en 2021.
Cela représente 4,6 % de la consommation de soins et de biens médicaux (CSMB*) en France.
Retour à un niveau d'avant-Covid
Le montant de la consommation de soins de médecins généralistes est en hausse de près de 3 % par rapport à l'année 2020, qui fût marquée par une baisse d'activité des médecins en raison des restrictions de déplacements pendant le confinement.
Ce montant s'établissait ainsi à 10,2 milliards d'euros (-2,7 %) en 2020 et à 10,5 milliards d'euros (+1 %) en 2019.
« L’activité des médecins généralistes retrouve en 2021 le niveau atteint en 2019, avant l’épidémie de Covid-19 », observe ainsi la Drees.
Le service de statistiques, rattaché au gouvernement, rappelle également que pour l'année 2020 « la baisse des dépenses a été atténuée par le dispositif d’indemnisation de la perte d’activité (DIPA) ».
Hors DIPA, « la chute d’activité aurait été plus prononcée : - 4,2 % en 2020 », estime ainsi la Drees dans son étude.
Du côté des spécialistes, la consommation des soins s'élève, en 2021, à 13,9 milliards d'euros, soit un rebond - plus marqué que celui des généralistes -, de près de 9 % par rapport à l'année précédente.
En 2021, la part de la consommation de soins de médecins spécialistes représente ainsi 6 % de la consommation de soins et de biens médicaux (CSMB) en France.
Pour les généralistes, les consultations représentent 63 % des dépenses
Dans son étude, la Drees s'est également intéressée à la structure des dépenses pour la médecine de ville.
Pour les médecins généralistes, la Drees observe que « les honoraires versés au titre de la consultation constituent 63,6 % des dépenses de soins en 2021 ».
Arrivent ensuite les contrats*, forfaits et prises en charge de cotisations qui représentent 22 % des dépenses, puis les visites (7,7 %) et les actes techniques (6,5 %).
« Depuis 2011, la part des consultations et des visites a reculé respectivement de 7 et 5 points au profit des contrats dont la part augmente de 12 points », souligne la Drees.
Pour les spécialistes, au contraire, ce sont les actes techniques qui représentent la plus grande partie de la dépense (65 %) contre 20,5 % pour les consultations.
La Drees note d'ailleurs que « la part des actes techniques n’a cessé d’augmenter depuis plus de dix ans (+3 points par rapport à 2011) au détriment des consultations ».
Les dépassements d'honoraires : en recul chez les généralistes
En 2021, les dépassements représentent une faible part (1,7 %) des honoraires des médecins généralistes libéraux. Ce taux s'établissait à 3,9 % en 2011.
Les dépassements d'honoraires « sont en repli depuis plusieurs années sous l’effet du durcissement des conditions d’accès au secteur 2 pour les nouveaux médecins généralistes ».
De fait, « le nombre d’omnipraticiens pratiquant des dépassements diminue tendanciellement » de 14 % par an en moyenne entre 2011 et 2021, selon la Drees.
Du côté des spécialistes, la tendance est inverse. En 2021, les dépassements constituent une part importante de leurs honoraires (17 %). Une augmentation de 0,7 % par rapport à l'année précédente.
« Depuis 2011, le nombre de médecins spécialistes pratiquant des dépassements ne cesse de croître (+0,9 % par an en moyenne entre 2011 et 2021 d’après les données de l’Assurance maladie) », souligne la Drees.
* La CSMB comprend les « soins hospitaliers (y compris cliniques), les soins de ville (médecins, infirmiers, laboratoires, etc.), les médicaments, les autres biens médicaux et les transports sanitaires ». Selon la Drees, elle s’élève à 226,7 milliards d’euros en 2021, soit 9,1 % du PIB. Cette dépense représente en moyenne de 3 350 euros par habitant.
* Les contrats englobent la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp), le forfait patientèle médecin traitant (FPMT) ainsi que les permanences de soins et autres contrats.
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