« On fait une stratégie très intelligente qui va mettre cinq à dix ans à se déployer. On manque de médecins. J'ai rouvert le numerus clausus. Or il faut dix ans pour former un médecin. Et nous payons aujourd'hui les non-réformes ou les mauvais choix qui ont été fait il y a 10-15 ou 20 ans. Et on se retrouve aujourd'hui dans une situation prévisible, à savoir nous n'avons pas assez de médecins. Avec comme conséquence des désertifications dans les campagnes, et de l'autre côté des urgences qui sont saturées. Et cette crise arrive aujourd'hui. Or je ne peux pas former des médecins en six mois. Et donc ce qu'on est train de formaliser, c'est une réponse d'urgence. Soyons clairs, il va falloir remettre des moyens parce qu'il faut qu'on réponde aussi à la souffrance des personnels de santé. Evidemment une des choses qui me bouleversent le plus, c'est de voir nos infirmiers, nos aides-soignants, nos médecins qui sont en souffrance au travail alors qu'ils sont d'un dévouement incroyable et qui ne comptent pas leurs heures, leur énergie et qu'on met dans des situations impossibles. Ce cas est emblématique de la situation qu'on vit aujourd'hui. On a fait un gros travail pour penser l'hôpital et la santé de demain. Et patatras, on arrive au bout d'un modèle qui tirait sur la corde depuis dix ou quinze ans. Et ça craque maintenant. Il ne faut pas être injuste avec ceux qui ont construit le modèle futur. Il faut continuer ce travail et même l'accélérer, et en même temps avoir une réponse d'urgence qui permet de traiter les souffrances immédiates. Et je crois que c'est cela que notre pays vit et que j'avais peut-être sous-estimé. On ne peut pas dire à une infirmière qui n'est pas assez payée, qui est en souffrance au travail et qui n'a pas assez de moyens pour vivre : "Vous savez on va construire quelque chose de formidable et vous verrez dans dix ans cela sera super !" Cela sera sans doute déjà mieux dans cinq ans, mais il faut aussi lui permettre aujourd'hui de mieux travailler. »
Emmanuel Macron sur RTL le 28 octobre, dans l'avion, de retour de son voyage de l'Ile de la Réunion.
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