Le scrutin approche. Les élections régionales (et départementales) auront lieu les dimanches 20 et 27 juin prochain. Dans un communiqué daté du 17 juin, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) « constate un manque de dialogue entre les conseils régionaux et les syndicats médicaux », et « demande donc aux candidats de veiller à faire vivre ce dialogue permanent ». Ajoutant, plus loin : « la structuration de l’offre de soins ne se résume pas aux seules CPTS, comme le laissent trop souvent penser les ARS ».
Le SML souhaiterait « intéresser les acteurs régionaux aux enjeux des équipes de soins pluriprofessionnelles ouvertes » et met en garde les futurs élus « face au risque de déstabilisation de l’offre libérale avec la multiplication des centres de santé, décidés et financés par les collectivités locales ».
Favoriser la lisibilité de la médecine de ville
S’ensuit une série de propositions de la part du syndicat présidé par le Dr Philippe Vermesch, pour favoriser la lisibilité de la médecine de ville dans les territoires : « imposer une cohérence et une transparence dans l’action des ARS et associer systématiquement les syndicats représentatifs, en amont des arbitrages visant l’organisation des soins » ; « généraliser le numéro d’appel 116-117 pour l’accès aux soins ambulatoires » ; « répartir équitablement le financement des moyens déployés pour la télémédecine entre les mondes hospitalier et libéral » ; « maintenir et développer l’offre libérale de soins en mettant en œuvre des incitations fiscales et des zones franches pour favoriser l’installation des jeunes médecins et conforter les médecins en cumul emploi-retraite ».
Dans un second volet de propositions, le SML souhaite développer la prévention dans les territoires : « placer les logiques de prévention au cœur de la coordination et de la coopération entre professionnels libéraux de santé » ; « introduire la prise en compte du risque environnemental dans les démarches de prévention » ; « promouvoir la construction ou la réfection éco-responsable des cabinets médicaux par des crédits d’impôts ».
Concurrence déloyale
Contacté, le président du syndicat et stomatologue Dr Philippe Vermesch explique les raisons de ce communiqué. « Nous le publions à quelques jours des élections régionales car la région a un pouvoir sur la santé, dans l’organisation régionale des soins. Nous regrettons que les ARS soient le bras armé de l’État et qu’elles fassent ce qu’elles veulent, pas toujours en concertation avec les médecins. » Selon lui, la thématique de la santé s’est imposée « grâce au Covid-19 qui a occupé les gens pendant un an et demi. Un candidat qui s’en occuperait aujourd’hui serait au centre des préoccupations des Français. »
Le médecin exerçant en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) ne perd pas de vue la région Île-de-France où est installé le siège de son syndicat et, surtout, où « le prix de l’immobilier est tellement cher, notamment à Paris, que les médecins ne s’installent pas. La tendance est donc au regroupement des médecins avec personnel et assistants médicaux… mais comment fait-on dans 40 m2 ? » Dr Vermesch regrette également la « concurrence déloyale des centres de santé tous subventionnés ». Pour lui, la région pourrait aider et favoriser l’installation grâce à une aide financière.
Les envies de la jeune génération
De son côté, le syndicat des jeunes généralistes (ReAGJIR) a lui rappelé dans un communiqué le 17 juin que les praticiens en début de carrière souhaitent s’installer à plusieurs, sur un territoire qu’ils connaissent, dans lequel ils sont passés lors de leur externat, internat, ou lors de remplacements. « On entend parfois que la jeune génération de médecins veut être salariée, ce n’est pas ce qui ressort des sondages menés et du terrain. En revanche accompagner pas à pas le futur installé libéral est une garantie supplémentaire que l’installation se passe dans de bonnes conditions », ajoute le Dr Agathe Lechevalier, présidente du syndicat. Là aussi, les régions pourraient avoir leur rôle à jouer. Aux urnes, donc, médecins - et citoyens !
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