Le dégagisme s'attaquerait-il aussi au syndicalisme médical hospitalier ? Le front commun intersyndical INPH-CMH- SNAM-HP qui s'est constitué à l'occasion des élections professionnelles programmées du 5 juin au 2 juillet prochain réfute la menace. Pour autant, « l'heure est grave, reconnaît Rachel Bocher, présidente de l'INPH, et pas seulement pour les urgences ». L'hôpital public traverse désormais une triple crise, financière, démographique, institutionnelle. Pour y répondre, chaque intersyndicale met en avant sa punchline avec le risque de brouiller le message. Pour l'INPH, « la lutte finale » est celle du statut. L'intersyndicale défendra jusqu'au bout la nomination des praticiens hospitaliers au niveau national et non pas local. Ce serait l'instrument clé pour renforcer l'attractivité si souvent proclamée des carrières à l'hôpital. En passant, Rachel Bocher raille ces « réunions interminables, dont l'objectif premier serait en fait de gérer nos impatiences. Et où rien en revanche ne serait mis sur la table concernant les revalorisations financières et la remédicalisation de la gouvernance ».
Norbert Skurnik (CMH) incarne dans cette triple alliance la ligne politique. En substance, les syndicats ouvriers (CGT, FO, CFDT) souhaiteraient investir la citadelle médicale aujourd'hui représentée, par les syndicats, la CME, le Conseil de l'Ordre et les sociétés savantes. Et certaines intersyndicales serviraient en fait de cheval de Troie. En ligne de mire l'ensemble des syndicats visent le conseil supérieur des personnels médicaux créé par la loi Touraine. Le risque serait de voir la loi du nombre s'imposer comme critère principal. Les spécialités dotées de nombreuses ressources humaines comme les urgences ou l'anesthésie-réanimation imposeraient leurs vues au détriment des neurochirurgiens ou des radiothérapeutes par exemple.
Quant au Snam-HP, il défend une ligne syndicale plus classique, consensuelle dans la défense de l'intérêt général, avec un sens aigu de la formule du type : « Il faudrait ajuster les financements aux missions et non plus les missions aux financements. »
Ces mots d'ordre, cette dramatisation des enjeux mobiliseront-ils cette fois-ci davantage les électeurs qui ne se précipitent guère d'habitude pour aller voter ?
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