Donald Trump, « mon ennemi, c’est le coût trop élevé des médicaments »

L’industrie pharmaceutique, elle aussi, avait misé sur Hillary Clinton. Ses contributions à Donald Trump ne dépasseraient pas 31 840 dollars, selon le calcul effectué par le site Opensecret cité par La Tribune. Ce montant doit être comparé aux 834 000 dollars versés au comité de campagne d’Hillary Clinton, auxquels on peut ajouter 3,9 millions de dollars. La surprise a donc été totale pour les big pharma qui n'avaient pas été épargnées tout au long de la campagne. Les deux candidats ont multiplié les attaques contre les laboratoires pharmaceutiques, avec en ligne de mire le prix trop élevé des médicaments. Le sujet est particulièrement sensible pour les classes moyennes américaines. 60 % des faillites personnelles sont provoquées par des dépenses médicales trop élevées, selon une enquête. Et ce sont ces classes moyennes qui en paient le plus lourd tribut. En réponse à ce constat, les candidats démocrate et républicain partageaient sur ce point une même stratégie, à savoir autoriser l’importation sur le territoire américain de médicaments vendus moins cher à l’étranger. Cette proposition n’est pas nouvelle. Présentée au Sénat en 2012, elle avait été récusée par une large majorité. Donald Trump, alors candidat, avait avancé une autre piste : autoriser Medicare, l’organisme qui prend en charge les Américains défavorisés à négocier le prix des médicaments avec les laboratoires. Il avait chiffré à 300 millions de dollars la ristourne envisagée, un montant jugé peu réaliste par les spécialistes. Mais ces attaques ciblées contre l’industrie pharmaceutique visaient un autre objectif. Celui de dénoncer la collusion supposée entre les labos et le « système ». Les politiques qui siègent à Washington seraient influencés par le lobby pharmaceutique. Pour autant, la majorité républicaine au congrès votera-t-elle comme un seul homme des propositions de loi anti-industrie pharmaceutique ? Les investisseurs n’y croient guère ou ont la mémoire courte. Les actions des principaux laboratoires américains et européens ont flambé au lendemain de la victoire de Donald Trump.