Drôle de réponse à une lancinante question. Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement s’est donc résolu à une petite hausse du numerus clausus à l’entrée de la deuxième année de médecine. L’annonce en a été faite la semaine dernière par Marisol Touraine en plein débat sur la proposition de loi du député Vigier qui, pour la énième fois, proposait de sérieux aménagements à la liberté d’installation et devait se voir opposer, comme prévu, une fin de non recevoir... Dans l’hémicycle ce jour là, ce n’est pas la foule des grands jours. Et de toute façon, entre l’entêté député et l’inébranlable ministre, la partition est jouée d’avance. Elus l’un l’autre de la région Centre Val de Loire, les deux sont parfaitement au fait des inextricables problèmes de démographie médicale de ses départements. Mais la séquence en dit long sur l’impatience des édiles et l’incapacité de Paris à trouver des solutions immédiates…
Dialogue de sourds ? Marisol Touraine n’est évidemment pas la première à buter sur le casse-tête de la répartition des médecins sur le territoire. Et, il faut le reconnaître, pas non plus la dernière à multiplier les plans et incitations pour tenter de remédicaliser les déserts médicaux. Mais hélas, « Docteur » Touraine, le remède miracle n’existe pas. Ça se saurait depuis longtemps… Fallait-il pour autant relâcher un peu les mailles de la sélection à la fac ? Cela donne l’illusion d’agir. Mais on sait bien que ce n’est à la hauteur ni de l’ampleur de la crise, ni de l’urgence du moment, puisqu’il faut plus de 10 ans pour transformer un jeune boutonneux en toubib…
La hausse du numerus clausus pose d’ailleurs la question de la pertinence de cet instrument, inventé en 1971, à une époque où la libre circulation des individus et l’équivalence des diplômes n’existaient pas et où pour beaucoup l’installation en libéral allait encore de soi. 45 ans plus tard, près du quart des nouveaux inscrits à l’Ordre ont un diplôme étranger en poche et la majorité des jeunes tardent à s’installer en libéral. Dans ce contexte, le numerus clausus apparait donc de plus en plus contourné et de moins en moins adapté. Alors, même si les facs des régions les moins favorisées sont privilégiées à la marge, la question du remplacement de ce dinosaure s’impose. Doyens, syndicats, Ordre… Tout le monde atteste peu ou prou de son obsolescence. Pour le remplacer par quoi ? Réponse, peut-être, après la présidentielle…
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