Après les menaces, place aux actes. Annoncé il y a près d’un mois, le mouvement tarifaire proposé par l’Unof doit entrer en application vendredi prochain 15 mai. A J-8, l’heure est aux ultimes préparatifs. "On travaille sur les affiches que pourront mettre les généralistes dans leur salle d’attente", indique Luc Duquesnel, confiant au moment d’aborder la dernière ligne droite. Contrairement au C à 25 euros, initié par MG France fin mars, la consigne de l’Unof passe par le dépassement d’honoraire. Sauf à ne considérer qu’un seul motif par consultation, « on demande au généraliste d’adapter son tarif au contenu de sa consultation, via un DE », expliquait Luc Duquesnel au Généraliste mi-avril. Ce mode opératoire entend tenir compte tant de la complexité grandissante que de la durée croissante des colloques singuliers. Et constitue un nouveau pied de nez du syndicat à l’Assurance-maladie. Le chef de file de l’Unof l’accuse en effet de ne pas avoir « été capable de mettre en place la nomenclature clinique prévue dans la convention ». Mais il assure que « les généralistes vont la mettre eux-mêmes en œuvre » en suivant cette consigne.
Ces consignes tarifaires traduisent le refus des pouvoirs publics d’ouvrir des négociations tarifaires. Une fin de non-recevoir avait déjà été opposée aux syndicats, en début d’année. Réitérant son appel à revoir la valeur du C, l’Unof avait fixé au 15 mai la date limite pour se pencher sur ce dossier, faute de quoi elle engagerait les médecins à appliquer des DE. À cette demande, « Marisol Touraine et Nicolas Revel ont répondu qu’il n’y aurait pas de négociations avant les élections URPS », rapporte Luc Duquesnel. D’après lui, rien n’est à espérer avant un certain temps, les élections professionnelles devant avoir lieu le 12 octobre et être suivies de l’enquête de représentativité. En somme, « si la convention est signée au printemps, elle n’entrera pas en vigueur avant fin 2016, début 2 017 ». Un calendrier d’autant plus insoutenable que les dépenses de santé devront être strictement contenues. Conformément au souhait du gouvernement, l’Ondam pour les deux prochaines années devrait n’augmenter que de 1,75 %, au lieu de 2 % envisagé, afin de réaliser 2,2 milliards d’économies supplémentaires. « Cette nouvelle donne (…) laisse encore moins de grain à moudre », regrette Luc Duquesnel, pour qui « la santé est la variable d’ajustement du budget de l’État ».
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