Non, les médecins libéraux ne sont pas prêts à signer un armistice avec le gouvernement ! Au contraire, ce vendredi 13 novembre devrait marquer une reprise des hostilités. Après une campagne fratricide qui les a vus s’étriper gaiement en bons gaulois, vos syndicats ont su se retrouver sur l’essentiel, le rejet de la loi de santé. Même si les uns sont pour son retrait quand les autres réclament des retouches, ils lancent, tous ensemble, une mobilisation unitaire comme on n’en avait pas vu depuis un an. Il ne s’agit pas que d’un coup de semonce, car le mouvement est fait pour durer, au moins jusqu’au vote de la loi de santé et peut-être au-delà, jusqu’aux négociations avec la cnamts… Et il se double d’un vrai défi au gouvernement : alors que le premier ministre convoque sa « grande conférence de santé » le 11 février, vos représentants, non seulement confirment qu’ils n’iront pas, mais organiseront ce jour-là leurs propres Assises !
Baroud d’honneur ou vraie contre-offensive ? C’est évidemment toute la question. Car on peut se demander s’il est encore possible de faire plier le gouvernement à l’occasion d’une seconde lecture de la loi de santé au Parlement qui semble encore plus formelle que la première. Hollande, Valls, Touraine n’ont-ils pas maintes fois redit leur détermination à appliquer le TPG envers et contre tout ? En même temps, à un mois d’élections régionales tant redoutées par la majorité, la période est propice. Alors que l’exécutif a multiplié les reculades ces derniers jours, c’est à bon droit que les médecins peuvent se dire : « Pourquoi pas nous ? » à défaut d’une abrogation de la loi santé qui semble illusoire, ils peuvent au moins tabler sur un enlisement, qui, comme pour la réforme HPST de Roselyne Bachelot, pourrait amener les pouvoirs publics à expurger leur texte des mesures qui fâchent.
Reste à réussir la mobilisation. Et, de ce point de vue, ce « Black Friday » sera déterminant. Si la fermeture des cabinets est massive, tous les espoirs sont permis pour la suite, car la grogne pourrait durer, plaçant le gouvernement sur la défensive. En revanche, si ce coup d’envoi était un flop, il y a risque d’essoufflement rapide. Et après l’abstention forte des praticiens lors du scrutin aux URPS, les pouvoirs publics pourraient se dire que non seulement les médecins de ville ne votent pas, mais qu’en plus ils ne se mobilisent pas… Autant dire que ce « D-Day » est essentiel pour les opposants à la loi santé qui jouent un peu leur va-tout ce vendredi.
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