Douche froide pour les assurés. S’ils pensaient, conformément aux projections de la Mutualité Française, que les hausses de leurs cotisations aux complémentaires santé devaient être de 8,1 % en moyenne, une étude publiée le 23 janvier par l’UFC-Que Choisir assure qu’elles seront plus fortes que prévu.
Après avoir grimpé de 7,1 % en 2023, ces cotisations devraient, pour cette année 2024, « subir des hausses moyennes de l’ordre de 10 % », renseigne l’association de défense des consommateurs. Et ce, malgré les tentatives de dissuasion de l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.
Comment expliquer cet écart ? Question de méthode de calcul. L’UFC-Que Choisir estime que la Mutualité raisonne à « âge théorique constant », c’est-à-dire que les chiffres ne tiennent pas compte des augmentations liées à l’âge. Or, les cotisations augmentent avec le vieillissement de l’assuré, « ce qui se traduit par une hausse de l’ordre de deux à trois points supérieure à celle à âge constant », explique l’association.
Des hausses parfois de 30 %
Si cette hausse devrait être de 10 % en moyenne, l’UFC-Que Choisir précise dans son communiqué qu’elle devrait même être supérieure pour huit consommateurs sur dix leur ayant transmis leurs appels à cotisations. Avec des disparités importantes, comme pour les retraités, qui subissent des hausses de 25 à 30 % dans certains cas (60 euros par mois pour un couple de retraités, soit 720 euros par an).
D’après les relevés de l’UFC-Que Choisir, « pour un usager donné, cette augmentation moyenne des mensualités représente plus de 40 % depuis 2018, contre 17 % pour l’inflation, soit plus du double ».
Mis en cause : les taux de redistribution inégaux (83 % pour AXA, 65 % pour Gan Assurances) et… les frais de gestion des complémentaires. Eux aussi sont extrêmement variables : 10 % pour Pro BTP à 28 % pour April. Ils représentent, en moyenne, 20 % des cotisations collectées. « Une complémentaire qui a un train de vie dispendieux aura évidemment moins de ressources à consacrer à ses clients pour leurs remboursements ! » tacle l’association de consommateurs. De quoi alimenter plus encore le débat sur la bonne tenue des finances des complémentaires ; débat auquel le Sénat participera dans les prochaines semaines.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie