Sur les parcours urbains à Biarritz, du mobilier urbain équipé de flash-codes permet d’accéder à des vidéos proposant des activités physiques simples. 4 800 personnes ont répondu à cette invitation « à bouger », comme le rappelle un des initiateurs du projet Gilles Bouilhaguet. Des principes d’organisation sont « codifiés » dans le Pass Sport Santé remis aux patients par le médecin traitant et une variété d’activités sont proposées aux bénéficiaires. Le programme coûte aux bénéficiaires 10 euros pour 12 semaines (gratuit pour ceux bénéficiant de la CMU). Biarritz Sport Santé prend en charge les 25 euros de la deuxième consultation du médecin et les 40 euros sur les 50 euros versés au club adhérent grâce au partenariat de chèque santé© et du Groupe Pasteur Mutualité. Il faut souligner l’importance de soutien financier et technique apporté par les partenaires privés pour payer la consultation du médecin consacrée à la prescription d’activité physique et l’accueil dans les clubs.
Des attentes diverses
Une évaluation menée par l’Isped (Laboratoire de santé publique de Bordeaux) montre que les médecins considèrent que l’activité physique fait partie intégrante de l’hygiène de vie. Des médecins insistent : « L’intérêt est très important car on a des patients "entre la maladie et le normal". Les médecins font bien la différence entre prescription de kinésithérapie et prescription d’activité physique, tout en soulignant la complémentarité chez certains patients. Ainsi, un médecin du sport, dit « conseiller la marche nordique et prescrit de la kiné à ses patients lombalgiques pour les remuscler et les remotiver ». Les médecins ont plutôt l’habitude de donner des conseils oralement, faute de supports adaptés. Mais ils souhaitent une évolution : « Il faut donner des conseils plus ciblés, par écrit, de façon qu’ils puissent s’y reporter, réfléchir. Les conseils donnés oralement sont parfois insuffisants. » Aussi, le système mis en place fait le lien avec les associations sportives. C’est ce qui permet de convaincre les patients de passer à l’acte, leur permet de trouver l’activité qui leur est particulièrement adaptée, de les accompagner et de les encourager pour continuer.
À confirmer
D’après les médecins participants, le dispositif a permis d’attirer dans l`activité physique des personnes qui n’en auraient pas trouvé aussi facilement le chemin. Une continuité dans l’information au grand public et vers les patientèles et son adaptation en fonction des premiers résultats sont à encourager. Ainsi une attention particulière pourrait être portée à ceux qui abandonnent précocement et à ceux qui ne donnent pas suite, dans un équilibre à trouver pour encourager sans « mettre la pression ». L’orientation vers une activité adaptée au patient par des éducateurs médico-sportifs favorise l’adhésion au dispositif, au moins pour les 12 premières semaines. Il reste à confirmer que les patients ayant dépassé les 12 premières semaines trouveront les moyens de s’inscrire dans les clubs, au-delà du dispositif qui limitait leur participation personnelle à 10 euros.
De nombreuses initiatives
Les amendements au projet de loi santé, déposés par Valérie Fourneyron et votés en fin d’année par le Parlement après de nombreuses discussions, transcrivent dans le domaine législatif que l’activité physique a une double valeur thérapeutique et de prévention.
Selon Marie-Liesse Dovergne, responsable du réseau Efformip mis en place dans la région Midi-Pyrénées, son association prend en charge des patients porteurs de pathologies chroniques afin de lutter contre la sédentarité en les orientant vers des clubs : « En chiffres, cela représente 250 médecins, 645 éducateurs sportifs formés, 1 800 patients pris en charge. »
Au nom du CNOSF, le comité olympique français, l’ancien champion de patinage artistique, ancien ministre et médecin Alain Calmat rappelle que 51 fédérations ont mis en place un comité sport santé afin de créer des protocoles adaptés aux différents stades des pathologies chroniques. Le CNOSF propose des protocoles permettant, grâce à certains aménagements, de pratiquer des activités physiques ou des sports compatibles avec le handicap, la pathologie ou simplement l’état de sédentarité de la personne.
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