Faute d'accord avec les syndicats et dans l'attente du remaniement provoqué par la démission du gouvernement d'Édouard Philippe vendredi, la clôture du Ségur de la santé, censée intervenir la semaine passée, avait finalement été repoussée. Après la nomination du nouveau gouvernement, les discussions ont repris ce mardi avec une nouvelle réunion portant sur la rémunération des personnels hospitaliers non médicaux. Et surprise, Jean Castex, fraîchement nommé Premier ministre, était de la partie. Et il n'était pas venu les mains vides puisqu'il a annoncé une rallonge d'1,1 milliard d'euros de l'enveloppe dédiée à la revalorisation de ces personnels, portant son total à 7,5 milliards d'euros.
Entré en fonction vendredi, le nouveau locataire de Matignon est resté près d'une heure, avant de laisser Olivier Véran, reconduit à la tête du ministère de la Santé, poursuivre les discussions.
Les syndicats toujours déçus
Cette hausse « est importante, sur une base qui était déjà historique », a insisté Matignon, alors que l'exécutif avait déjà concédé jeudi une première rallonge de 400 millions. Malgré ce nouveau geste financier, les syndicats se sont dits déçus mardi soir de cette nouvelle séance de négociation. En cause : la répartition de l'enveloppe entre augmentation générale, révision de grilles salariales et refonte des primes. Les syndicats revendiquent de longue date 300 euros nets supplémentaires pour tous les agents hospitaliers du secteur public. Mais le gouvernement veut étendre la mesure au secteur privé et introduire une part d'« intéressement » collectif dans les rémunérations.
« Avec ces mesures, l'enveloppe disponible pour la hausse générale des salaires ne pourra pas dépasser 165 euros. C'est beaucoup trop peu », a estimé mardi soir un responsable syndical auprès de l'AFP. À ce stade, « les organisations syndicales ne sont pas satisfaites des propositions », a confirmé une seconde source syndicale. Les négociations, interrompues après six heures d'échanges, devaient reprendre ce mercredi après-midi.
Une même enveloppe pour les embauches et les revalorisations
Pour les syndicats, un deuxième point suscite des crispations : celui des effectifs. Lors de son intervention, Jean Castex indique avoir « insisté pour que les questions d'emploi soient également intégrées à la négociation ». « Chaque établissement hospitalier sera invité à réaliser un diagnostic partagé de la situation de ses effectifs (postes vacants, absentéisme, besoins de formation…) et de ses activités », a fait savoir l'entourage du Premier ministre.
Alors que la hausse des effectifs réclamée par les syndicats ne faisait jusqu'à présent pas partie de la discussion, 15 000 créations de postes seraient désormais sur la table, selon une source syndicale, qui évoque un « point positif ». Mais ces embauches seraient financées sur la même enveloppe que les revalorisations salariales. Ce à quoi s'opposent les syndicats, qui menacent de ne pas signer l'accord proposé par le gouvernement.
(Avec AFP)
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