Les votants ont tranché. Et, cette fois-ci, ils étaient moins d’un inscrit sur deux. En effet, l’enseignement principal de ce premier tour des élections législatives est l’abstention record. Celle-ci a atteint 52,49 %.
Les principales forces représentées sont : Ensemble (majorité présidentielle) 25,75 % ; la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) 25,66 % ; le Rassemblement national (RN) 18,68 % ; Les Républicains, UDI, Divers droite 13,62 %.
Sur les quelque quarante candidats généralistes s’étant présentés au premier tour, seuls quinze sont encore en lice. Neuf sont sortants, six entrants ; dix pour la majorité présidentielle, deux pour la Nupes, deux pour le RN et un pour le Parti corse.
Les sortants LREM ont la cote
Côté sortant, au sein de la majorité présidentielle : Julien Borowczyk, Éric Alauzet, Philippe Chalumeau, Jean-Pierre Pont, Marc Delatte, Michel Lauzzana, Marie Tamarelle Verhaeghe et Anne Genetet tenteront de regagner leur siège au Palais Bourbon.
Ce sera également le cas du généraliste Paul-André Colombani (Parti de la nation Corse) et Delphine Bagarry (Nupes), omnipraticienne élue en 2017 sous la bannière de La République en marche (LREM).
De nouveaux visages pourraient faire leur entrée à l’Assemblée. Florence Roger (Nupes), généraliste installée à Montréal (Canada), ancienne militante MG France, pourrait représenter les Français d’Amérique du Nord.
Chez les soutiens d'Emmanuel Macron, Anne Le Gagne (Ensemble), gériatre de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a devancé le député LR sortant Jean-Luc Bourgeaux, avec 28,30 % des suffrages et Tuterai Tumahai (Ensemble), médecin-conseil à la Caisse de prévoyance sociale (CPS) en Polynésie française, a obtenu 32,04 % des suffrages.
Au RN, Thierry Frappé, généraliste retraité et maire délégué de Labuissière (Pas-de-Calais), a obtenu 47,73 % des voix, tandis que Joëlle Melin, députée européenne ayant exercé la médecine générale en semi-rural dans les années 1980, est au coude-à-coude avec la Nupes dans la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Des ministres en ballottages favorables
Du côté du gouvernement, les quinze ministres candidats (en incluant Élisabeth Borne) se sont qualifiés pour le deuxième tour. L’Élysée conserve sa règle imposée en 2017 : si les ministres venaient à ne pas être élus, ils devront quitter le gouvernement.
La ministre de la Santé et de la Prévention Brigitte Bourguignon est arrivée, avec une courte avance, en tête de la 6e circonscription du Pas-de-Calais, avec 32,1 % des votes, devant la candidate du Rassemblement national (30,33 %).
Le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, a lui recueilli 33,38 % des voix, contre son adversaire Nupes Florence Pisani (23,54 %) dans la 5e circonscription de l’Ain.
L’ancien ministre de la Santé Olivier Véran, aujourd’hui en charge des Relations avec le Parlement, a lui reçu 40,5 % des suffrages dans la 1re circonscription de l’Isère face à la candidate Nupes Salomé Robin (36,86 %).
Pas de vague antivax
Autre fait marquant de ce premier tour des législatives : les candidats antivax n’ont pas réussi à s’imposer, obtenant des scores… très bas. C’est le cas du médecin généraliste Grégory Pamart, qui a fermé son cabinet après avoir refusé de se faire vacciner. Il a obtenu le modeste score de 2,78 % dans la 12e circonscription du Nord.
Florian Philippot (Les Patriotes), qui a organisé de nombreux rassemblements contre le passe sanitaire, a convaincu 4,62 % des électeurs de la 6e circonscription de Moselle ; Francis Lalanne (France Libre), farouche opposant à la vaccination anti-Covid et aux masques, n’a réalisé que 2,12 % des votants dans la 3e circonscription de la Charente ; Martine Wonner, élue La République en marche en 2017 avant d’en être exclue suite à ses propos complotistes, a été mise sur le banc de touche avec 5,38 % des suffrages dans la 4e circonscription du Bas-Rhin ; enfin, le Gilet jaune Olivier Rohaut (Espoir RIC) a convaincu 3,37 % dans la 4e circonscription du Loiret.
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