Agnès Buzyn a appelé ce mercredi les médecins et les acteurs des secteurs médicaux et médico-sociaux à mieux se coordonner pour prendre en charge l'obésité, à l'occasion d'un colloque organisé au ministère de la Santé par la Fédération des Spécialités Médicales (FSM).
La ministre a notamment pointé « le travail souvent cloisonné des intervenants », « l’insuffisance de transmission des informations » et « la distinction encore trop présente entre soins et actions sur les modes de vie », comme « causes de difficultés d’accès aux soins ou de retards de prise en charge » de l'obésité.
Elle a rappelé que la prévention de l'obésité chez les enfants était un enjeu prioritaire du plan national de santé publique. La prescription et la dispensation de l’activité physique adaptée ont également été présentées comme un sujet majeur pour les patients atteints de maladies chroniques.
Le rôle moteur des généralistes
Ce mercredi, les représentants de la FSM, qui regroupe 47 spécialités médicales et chirurgicales, ont échangé sur l'importance d'une collaboration plus étroite entre confrères, mais également avec les autres professionnels de santé et les patients pour construire « les parcours de soins de l'obésité ».
« L'objectif de cette journée est de porter une vision décloisonnée, un nouveau paradigme et de montrer que l'on peut arriver à des résultats en dépassant les clivages. Le choix du sujet s'est porté sur l'obésité, car sa prise en charge apparaît comme exemplaire de cette tentative de travailler ensemble, avec les patients, et avec les autres acteurs de la santé » explique ainsi le Pr Olivier Goëau-Brissonnière, président de la FSM. Selon lui, « les médecins généralistes, par leur pratique et leur relation avec d'autres spécialités, peuvent être un des moteurs de ce changement de paradigme ».
Développer un modèle de prise en charge de la maladie chronique
Le Pr Arnaud Basdevant, médecin nutritionniste et père du "Plan Obésité" de 2010, finalement abandonné en mai 2012, estime également que l'obésité est un modèle pour expérimenter de nouvelles organisations des soins et de promotion de la santé, impliquant étroitement les usagers. « Un programme d'action sur l'obésité serait une opportunité de développer un modèle de prise en charge d'une maladie chronique préoccupante au plan sanitaire et social », estime-t-il.
Dans cette perspective, les médecins généralistes ont un rôle central à jouer dans le repérage de l'obésité d'abord, mais également dans la coordination des soins et dans la promotion de la santé (le soin et le hors soin). Il s'agit de pratiquer « une médecine environnementale, une médecine de la maladie chronique » et de « démédicaliser la démarche en unissant le soin avec tout ce qui intervient dans l'obésité (l'alimentation, le mode de vie, etc) », insiste Arnaud Basdevant.
Le député LREM et neurologue Olivier Véran, rapporteur général de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Nationale, va plus loin et souhaite que la démarche associe jusqu'aux industriels de l'agroalimentaire. Selon le promoteur du logo d'information nutritionnelle Nutri-Score, « une question centrale en matière d'obésité reste l'accès à l'information ». « Faire adhérer les industriels à la démarche » est donc « indispensable », à ses yeux.
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