Les syndicats libéraux ont tous réagi à la nomination de Brigitte Bourguignon à la tête du ministère de la Santé et de la Prévention vendredi 20 mai. Elle remplace le neurologue Olivier Véran, relogé au ministère chargé des relations avec le Parlement et de la Vie démocratique.
Les Libéraux de Santé – intersyndicale composée de 11 organisations représentatives de professionnels de santé libéraux – ont salué la nomination de l'ancienne ministre déléguée à l'Autonomie, laquelle « connaît parfaitement les dossiers de la santé ». De plus, « son expertise des sujets liés au grand âge en fait une ministre sérieuse pour répondre aux enjeux de l’accès aux soins et de la dépendance », ont-ils développé dans un communiqué vendredi 20 mai.
Les Libéraux de Santé appellent la nouvelle ministre de la Santé à « prendre des mesures pour l’accès aux soins des Français », notamment en misant et réinvestissant sur les soins libéraux. L’intersyndicale souligne également l’ajout de la prévention au titre du ministère, montrant, selon eux, « la volonté du gouvernement d’accélérer sa politique en la matière ».
Membre de l'intersyndicale, le SML s’est lui aussi réjoui dans un communiqué de « l’excellente nouvelle » de « faire rentrer la santé dans l’ère de la prévention ». Enfin, au sujet de la concertation promise par le président de la République, elle ne doit pas, pour les Libéraux, « devenir une énième et interminable période de réflexion ». Au contraire, « il faut désormais passer à l’action », encouragent-ils.
S'emparer des dossiers
Interrogé lundi 23 mai, le président de MG France, Dr Jacques Battistoni, a reconnu que Brigitte Bourguignon « connaît un peu le secteur de la santé, ayant été ministre déléguée à l’Autonomie, mais devra s’emparer rapidement des dossiers, devant l’urgence de la situation à l’hôpital et prendre des mesures pour la médecine de ville, sans attendre la concertation ».
Le praticien s'est montré perplexe « sur la pertinence du découpage actuel des ministères médico-social et sanitaire, lesquels ne sont pas chapotés par un grand ministère, alors qu’il est souhaitable d’avoir une action conjointe ».
Le président des Généralistes-CSMF, Dr Luc Duquesnel, a déclaré lundi 23 mai au Généraliste avoir « une opinion plutôt favorable », car la ministre n’est « globalement pas inconnue du monde de la santé ».
En revanche, il s’interroge : « quel est le timing de la grande conférence de santé ? Notre attente c’est l’urgence de cet été sur le territoire : Smur fermés, médecins sans remplaçants… Y a-t-il une prise de conscience ? Vers quoi va-t-on ? Il faut des mesures urgentes pour aider, notamment, les médecins généralistes. »
Un accès aux soins égalitaire
De son côté, le président de l’UFML-S, Dr Jérôme Marty, a réagi sobrement dans un court communiqué vendredi 20 mai, indiquant que son syndicat jugera Brigitte Bourguignon « sur les actes ».
Il appelle néanmoins « dès les jours prochains, à la mise en place d’une conférence nationale permanente et globale regroupant l’ensemble des représentants des professionnels de santé afin de trouver, ensemble, les solutions à la crise et les voies de reconstruction de notre système sanitaire ».
La FMF a également communiqué lundi 23 mai. Le syndicat présidé par le Dr Corinne Le Sauder espère « qu’elle redonnera enfin à la médecine libérale les moyens d’être un accès aux soins avec la même qualité, en tout lieu, pour tous les citoyens ».
Et cela passerait, selon le syndicat, par l’embauche de personnel « pour libérer du temps médical et de l’expertise ». Enfin, il demande un « rendez-vous rapide et efficace » auprès de la ministre pour lui exposer ses propositions.
Une mission territoriale publique
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a lui aussi adressé ses félicitations à Brigitte Bourguignon vendredi 20 mai. Il espère « que cette nomination permettra de faire advenir la nécessaire transformation de notre système de santé, seule à même de sauver ce pilier de notre République ».
Et selon le Cnom, ce changement « devra reposer sur les réalités territoriales et les besoins des patients ». Soit, développe-t-il, « un système unifié dont tous les acteurs sont rassemblés dans une mission territoriale publique et engagés par une responsabilité populationnelle commune ».
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