« Je ne vais pas faire comme si j'ignorais que nous publiions les nouveaux tarifs hospitaliers dans deux semaines. Ils seront en baisse. » C'est l'affirmation du Premier ministre Edouard Philippe en déplacement avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn à l'hôpital d'Eaubonne (95) qui a marqué les esprits. Les quatre fédérations hospitalières mènent ainsi un front commun vent debout contre le Gouvernement. Elles menacent de boycotter la Stratégie nationale de santé. La FHF et les fédérations privées ont réagi. La rédaction de Décision Santé n'a pas pu obtenir à temps les commentaires d'Unicancer.
Frédéric Valletoux, FHF:
La Fédération hospitalière de France dit ne pas accepter les doubles discours, à savoir le gouvernement ne peut pas louer l’importance de l’hôpital et en même temps baisser les tarifs. Il ne peut pas expliquer qu’il n’y a aura pas de suppression de postes alors qu’elle serait la conséquence des mesures qu’il a lui-même prises. Et d'enfoncer le clou : « Une nouvelle baisse tarifaire, basée sur des prévisions d'augmentation d'activité déconnectées de la réalité, risque d’engendrer une nouvelle aggravation du déficit des établissements publics de santé en 2018 (de la même ampleur qu'en 2017). Ce qui signifierait, en théorie que pour revenir à l’équilibre à la fin de 2018, les hopitaux devraient supprimer 33 000 emplois. Ce qui est bien sûr inenvisageable. »
Lamine Gharbi, FHP : « Choqué »
Lamine Gharbi, le président de la Fédération des hôpitaux privés (FHP) s'est dit « choqué par l’annonce du premier ministre qui nous a annoncé en début de discours une baisse des tarifs hospitaliers alors que nous sommes en pleine concertation avec le ministère de la Santé. Alors que s’ouvre une phase de concertation sur la transformation du système de santé : cette annonce montre que les bonnes intentions ne sont pas suivies d’effet. Cette baisse va nous priver des moyens indispensables pour remplir notre mission au service des patients ».
Fehap : « Catastrophe »
Quant à la Fédération des établissements hospitaliers & d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap), elle rappelle que si les établissements publics peuvent, in fine, compter sur l’Etat, ce n’est pas le cas pour les établissements privés non lucratifs. Pour Antoine Perrin, son directeur général, la baisse des tarifs annoncée par Edouard Philippe « est une catastrophe. Avec tout ce qui nous tombe dessus, 75 % des établissements seront dans le rouge cette année ».
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