Les enjeux de la e-santé sont effectivement nombreux. L’accessibilité à des soins de qualité, la formation des professionnels dans un contexte de désertification médicale, la sécurité sanitaire et la prévention sous toutes ses formes constituent les principaux défis. L’absence d’un modèle économique pérenne a constitué un frein à la génération des projets en e-santé et au développement d’une réelle activité économique. Mais quatre éléments clés ont permis la mise en œuvre d’une nouvelle gouvernance :
- l’amélioration de la gouvernance stratégique avec la création de l’Asip pour les référentiels et de l’Anap pour l’accompagnement de la performance.
- l’optimisation régionale sanitaire et médico-sociale avec la création des ARS et la généralisation des GCS (groupements de coopération sanitaire).
- la création, en 2011, de la délégation de la stratégie des systèmes d’information (DSSIS) rattachée au secrétariat des ministères chargé des affaires sociales.
- plus précisément, les ARS placent les questions numériques dans leurs programmes régionaux. Elles coordonnent les déploiements territoriaux des systèmes d’information de santé, l’organisation d’espaces numériques d’échanges et le pilotage de programmes de télémédecine. Plusieurs régions sont motrices dans les TSN (territoires de soins numériques).
Perspectives et outils
Dans le foisonnement des projets portés par les ARS et les institutions locales, l’innovation restera-t-elle sur place ou sera-t-elle exportée dans d’autres régions ? Les expériences locales peuvent-elles servir à des programmes globaux de e-santé ? Soutenir l’innovation dans les formations, par exemple de simulation en santé, est l’un des objectifs du programme national pour la sécurité des patients (PNSP 2013-2017), comme figurant dans un appel à projet de l’ARS Ile-de-France. Développer des outils technologiques a été l’une des réalisations du programme régional de télémédecine de l’ARS d’Aquitaine avec des outils de télésurveillance, de télémédecine en Ehpad, de téléthrombolyse ou encore de téléélectro-encéphalographie mais également télépsychiatrie et télédyalise. Ces expériences seront-elles exportées également ? En définitive, depuis leurs créations, les ARS ont développé des atouts, une professionnalisation et une reconnaissance. Il s’agit maintenant de conforter des modèles économiques mixtes en alliant les expérimentations subventionnées à des actes de télémédecine prises en charge dans le cadre de la loi de finance de la Sécurité sociale ou à un financement pérenne alloué par les ARS.
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