Le Sénat a rejeté jeudi en deuxième lecture le dernier budget de la Sécurité sociale du quinquennat avec l'adoption, contre l'avis du gouvernement, d'une motion préalable selon laquelle il n'y a pas lieu de délibérer. 187 sénateurs, l'ensemble de la droite, a voté la motion, la gauche, par 154 voix, a voté contre.
Le texte, que le Sénat avait profondément modifié en première lecture, repartira pour une ultime lecture à l'Assemblée nationale où les députés auront le dernier mot, lors d'un vote définitif, a priori lundi après-midi. Auparavant, une commission mixte paritaire entre les deux chambres avait échoué à trouver un accordsur ce PLFSS 2017.
La scéance a donné une nouvelle fois l'occasion à Marisol Touraine et à la gauche de critiquer les nouvelles idées de réforme de la droite. "Le rejet en bloc du texte illustre le clivage entre la majorité présidentielle et l'opposition", a dit la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Ce sont deux visions de la protection sociale qui se font face, annonçant la campagne présidentielle". Et de poursuivre, visant une nouvelle fois François Fillon : "Il y a quelques semaines, je pointais devant vous le risque d'une privatisation de la sécurité sociale qu'entraîneraient les projets des différents candidats à la primaire de la droite et du centre", a-t-elle poursuivi. "Vous vous montriez sceptiques, mais c'est pourtant ce que prévoit, noir sur blanc, le programme de François Fillon", a-t-elle dit.
"Le programme du candidat de la droite et du centre est une remise en cause de la sécurité sociale", a affirmé en écho Evelyne Yonnet (PS). "Il a indiqué que les plus modestes ne seront pas moins remboursés. Et les classes moyennes?", a-t-elle demandé. Le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a défendu pour sa part "un texte cohérent avec les nouvelles prévisions macroéconomiques".
"Le Sénat a été caricaturé et utilisé pour critiquer le programme du candidat que nous soutenons", leur a répondu le président de la commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée Alain Milon (LR), qui soutient depuis le début François Fillon. "Personne, et François Fillon moins que quiconque, ne remet en cause le principe fondateur de la sécurité sociale: on paie selon ses moyens, on est soigné selon ses besoins", a-t-il dit.
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