Beaucoup d’entre vous ont été soulagés de voir Agnès Buzyn succéder à Marisol Touraine. Un médecin reprenait la Santé. Une hospitalo-universitaire, certes. Une scientifique et éphémère présidente de la HAS qui a bouté de son collège le dernier médecin libéral, c’est vrai. Mais vous l’espériez, votre consœur saurait vous comprendre et renouer le fil.
Après d’encourageants premiers pas, voici les premiers faux pas. Il y a d’abord ce double discours exaspérant sur le tiers payant. La ministre assure aux médecins que le dispositif ne sera pas obligatoire, tout en affirmant maintenant qu’elle veut généraliser la dispense d’avance de frais à l’horizon 2020. L’extension de l’obligation vaccinale a aussi été vécue comme un coup de force par certaines sociétés savantes qui redoutaient une décision contre-productive. Aux milliers de signataires de la tribune contre les “fake médecines”, la ministre a répondu sans trembler qu’elle continuerait de rembourser l’homéopathie et son « probable effet placebo » qui ne « font pas de mal ».
Le ton s’est durci ces dernières semaines. À plusieurs reprises, Agnès Buzyn a mis la saturation des urgences sur le dos des médecins libéraux, incapables selon elle de prendre en charge les soins non programmés. La semaine passée, dans une interview à Marie-Claire, elle rend les médecins principaux responsables de l’affaire Levothyrox. Prévenus par courrier du changement de formulation du médicament par le laboratoire, « beaucoup n’ont pas gardé l’information en tête et ne l’ont pas transmise à leur patientèle », assène la ministre. Qui concède à mi-mot qu’il lui faudra améliorer sa communication...
Dans cet entretien, Agnès Buzyn regrette « une forme de mépris » du monde médical « pour la douleur des femmes, surtout concernant les douleurs gynécologiques ». Mais elle rassure, les futurs praticiens seront formés à l’écoute et à l’empathie !
Une ministre de la Santé médecin qui fait du doc-bashing... Les intéressés apprécieront.
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