Ça y est ! La proposition de loi (PPL) de Stéphanie Rist (Renaissance – majorité présidentielle), élaborée pour lutter contre les déserts médicaux arrive en commission des Affaires sociales mardi 10 janvier, puis dans l'Hémicycle la semaine prochaine. Dans son exposé des motifs, la députée écrit que « l'offre de soins étant insuffisante par rapport aux besoins de la population, il est indispensable de trouver des solutions à très court terme ».
Dans la ligne de mire des syndicats et de l'Ordre des médecins, l'article 1 qui ouvre l'accès direct des patients aux infirmiers en pratique avancée (IPA).
Les patients pourraient se rendre directement chez ces paramédicaux, sans passer en amont par un médecin, mais uniquement dans le cadre d'un exercice coordonné. Les IPA seraient aussi autorisés à réaliser des primo-prescriptions pour certains soins et médicaments. La PPL porte également sur l'accès direct aux kinésithérapeutes et orthophonistes, qui sont déjà autorisés à prescrire certains dispositifs médicaux.
Vers un durcissement du mouvement social ?
Les organisations de médecins s'alarment de ces perspectives, qui contournent selon elles les prérogatives des praticiens libéraux, alors que ceux-ci renégocient jusqu'à fin février la convention les liant à l'Assurance maladie pour les cinq années à venir.
« Discuter cette PPL devant la commission des affaires sociales en pleines négociations conventionnelles est pour nous une provocation », écrivait mi-décembre la CSMF, qui « demande de ne pas inventer une santé à deux vitesses », entre les patients qui pourront voir un médecin et les autres. Le SML a lui aussi alerté sur cette PPL.
En grève et dans la rue ces dernières semaines contre l'abandon de la médecine de ville, les médecins généralistes sont de nouveau prêts à se mobiliser. Selon leur premier syndicat, MG France. « Si la proposition de loi Rist passait, le mouvement de colère s'accentuerait », a prévenu sa présidente, Dr Agnès Giannotti.
(Avec AFP)
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