Comme tous les trois ans, l'agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS) publie une carte des zones géographiques franciliennes concernées par une offre de soins insuffisante.
Sans grande surprise, la carte 2022 révèle une nette détérioration de la démographie médicale au sein de la région. Celle-ci s'explique par « de nombreux départs en retraite, une faible installation de nouveaux médecins et une attractivité jugée moindre par les jeunes médecins de la région pour cette spécialité médicale », estime l'ARS Île-de-France dans un communiqué de presse.
Une offre de soins dégradée
« Depuis le précédent zonage médecins de 2018, la situation francilienne a continué de se dégrader (...) » avec -1,9 % de médecins généralistes entre 2018 et 2020, soit l'équivalent de 155 médecins généralistes en moins, note l'ARS.
Celle-ci observe cependant un ralentissement de la diminution du nombre de médecins généralistes sur la période 2018-2020. Pour la période de 2016 à 2018, en effet, « la diminution dépassait 150 médecins (...) par an, soit trois fois plus ».
Par conséquent, « la part de la population éligible au titre des ZIP (Zones d'interventions prioritaires, bénéficiaires des aides Assurance maladie et État) » est en nette augmentation passant de 37,6 % en 2018 à 62,4 % en 2020. Cela représente 7,6 millions d'habitants vivant en région parisienne.
S'agissant des ZAC (Zones d'actions complémentaires, bénéficiaires des aides de l'État uniquement), ces zones classées « fragiles mais à un niveau moindre que les ZIP », selon la définition de Ségur, sont en légère diminution. Elles représentent désormais 33,9 % de la population, soit 4,1 millions d'habitants, contre 39,5 % en 2018.
« Ces nouveaux résultats reflètent des difficultés d’accès aux soins primaires très inquiétantes dans les territoires franciliens et actent une dégradation forte en quelques années. C’est au total plus de 96,3 % de la population francilienne qui vit dans un territoire insuffisamment doté en médecins généralistes, soit 3,7 % (450 000 habitants) qui bénéficierait d’un accès à un médecin généraliste satisfaisant », résume l'ARS.
Plus de territoires concernés par les aides financières
Avec ce nouveau zonage, davantage de territoires sont concernés par les aides financières. Celles-ci peuvent être sollicitées lorsqu'un médecin s'installe en zone sous-dotée, auprès de l'Assurance maladie, avec le contrat d'aide à l'installation (CAIM), doté de 50 000 euros, ou auprès de l'ARS avec le contrat de début d'exercice. « Elles peuvent également prendre la forme de contrats finançant les études des étudiants ou internes (CESP), en contrepartie d’une installation dans ces territoires », précise l'ARS.
Depuis 2018, dans les territoires classés ZIP, « ce sont près de 1 200 contrats conventionnels qui ont été signés en Île-de-France dont 479 contrats d'aide à l'installation (CAIM) » rappelle l'agence.
Elle souligne d'ailleurs que « les différentes aides apportées entre 2018 et 2020 ont permis de maintenir les médecins généralistes sur les territoires franciliens identifiés en ZIP » avec une « une perte moins importante (0,2 %) » par rapport à la moyenne régionale (1,9 %).
Création d'un nouveau statut, les ZIP
Par ailleurs, face à l'urgence de la situation, l'ARS a créé un nouveau type de zones : les ZIP +. Une enveloppe supplémentaire de 10 000 euros sera ainsi accordée aux médecins généralistes qui s'y installent.
Des aides au secrétariat, au maintien en activité des retraités et aux maîtres de stage accueillant des internes seront aussi mises en place. Enfin, des « soutiens complémentaires seront apportés à la création de Maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), Centres de santé ou Communautés professionnelles territoriales de santé dans ces territoires (CPTS) ».
Au total, 103 ZIP + seront créées (3,8 millions d'habitants d'Île-de-France).
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