À l'occasion de ses voeux à la presse jeudi soir, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), le Dr Patrick Bouet, a tenu à démentir une nouvelle fois certaines affirmations du rapport assassin de la Cour des comptes visant l'institution paru en décembre, ainsi qu’à mettre en avant les actions entreprises pour la moderniser.
« Poursuivre et intensifier la modernisation de l’Ordre »
Le Dr Bouet a assuré que l’Ordre « assumait pleinement ses missions disciplinaires » et salué le travail des conseils départementaux et régionaux qui « s’acquittent avec abnégation de cette tâche et des conciliations ». Dans son rapport, la Cour avait pointé du doigt le dysfonctionnement de la justice ordinale.
Se disant « profondément marqué » par les critiques, le patron du Cnom a estimé que l’ignorance des actions menées depuis plusieurs années était encore « plus grave ». Et le Dr Bouet de citer la refondation du règlement de trésorerie, l’instauration d’un dispositif contraignant de contrôle de la gestion des conseils locaux, ou encore l’élargissement de la composition de la commission de contrôle des comptes.
Le président du Cnom s’est également engagé à « poursuivre et intensifier cette modernisation », évoquant les « nombreux travaux d’ores et déjà engagés pour 2020 » : création d’un groupe de travail pour clarifier et harmoniser le traitement des signalements et doléances par les conseils départementaux, lancement d’une enquête sur les refus de soins, étude sur la pertinence des maisons médicales de garde, organisation d’un Congrès de l’Ordre… « Vous le voyez, 2020 sera une année où l’Ordre agira, clame le Dr Bouet. Comme nous n’avons cessé de le faire depuis 2013 ».
L'Ordre « de nouveau amené à se positionner politiquement » en 2020
Le Dr Bouet a également souligné que son institution avait « pleinement pris part au Grenelle sur les violences conjugales » et est revenu sur le positionnement de l’Ordre en faveur d’une possibilité de signalement sans accord des victimes. « Nous travaillerons dans les mois à venir pour convaincre le législateur de renforcer cet aménagement par la désignation d’un procureur de la République dédié aux violences conjugales dans chaque tribunal de grande instance », a-t-il indiqué. Avant de préciser que l’Ordre « combattrait en parallèle la tentation de faire de cette possibilité ouverte aux médecins une obligation » car c’est dans celle-ci que « se logerait la rupture du secret médical ».
Et alors que la Cour des comptes avait reproché à l’institution de s’aventurer sur le terrain politique, le Dr Patrick Bouet a souligné que « l’Ordre des médecins ne s’exprimait jamais à la légère ». « Nous le faisons lorsque nous sommes convaincus de la nécessité de prendre position sur des questions précises (…) Nul doute que nous serons de nouveau amenés à le faire en 2020 », a affirmé le président du Cnom. Celui-ci entend notamment se positionner en « allié de proximité » des maires dans « leur combat pour l’accès aux soins », qui devrait être un des enjeux majeurs des élections municipales prévues cette année.
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