Elle avait déclaré « tout faire pour ramener » une première médaille au clan bleu. Marie Patouillet a réussi son pari jeudi après-midi au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines, en décrochant l'argent sur le 500 mètres contre-la-montre C4-C5 avec un temps de 36 secondes 70/100.
La coureuse francilienne de 36 ans a été devancée seulement par Caroline Groot qui remporte le premier titre de ces Jeux, dans la catégorie regroupant les coureuses ayant subi une amputation tibiale, ou ayant des troubles neurologiques associés, ainsi que celles ayant subi une amputation d'un membre supérieur.
L’exploit d’une généraliste, battante du para-cyclisme
Gagner une médaille « représenterait énormément de travail, surtout le 500, car c'est l'épreuve dans laquelle j'ai pris du plaisir dès le début sur la piste », avait déclaré avant la compétition la coureuse et médecin, qui au-delà du sport est très engagée dans la lutte contre le sexisme et LGBTphobie. Un nouvel exploit pour cette généraliste, atteinte d’une agénésie partielle, qui avait découvert le cyclisme en 2017 seulement, à l’occasion d’une épreuve cyclosportive.
Cette battante du para-cyclisme sur piste, déjà double médaillée de bronze à Tokyo, a ainsi dépassé les attentes en lançant la moisson bleue de la délégation française des Jeux paralympiques, comme une évidence pour une athlète qui n'hésite pas à prendre les devants pour défendre ses valeurs. Marie Patouillet a pu savourer le podium et la médaille, donnée des mains de Tony Estanguet, président de Paris-2024 et arrivé au Vélodrome juste avant sa finale. « C'était beaucoup d'émotions. J'ai pensé à toutes ces années de haut et de bas. J'ai pensé à mes proches, à mon entraîneur, à ma femme, qui elle aussi a fait beaucoup de sacrifices », a-t-elle confié après le podium.
Sport de haut niveau et inclusion
Née avec une malformation au pied et à la cheville qui l'empêche de courir, elle a découvert le para-cyclisme sur le tard « quand [son] handicap s'est vraiment manifesté d'un point de vue fonctionnel », ne se mettant à fond dans le cyclisme sur piste qu'en 2018.
Une rencontre a tout changé pour cette médecin de famille : celle avec Grégory Baugé, légende du cyclisme sur piste valide français. « C'est cette rencontre qui m'a soutenue. Après Tokyo, il y avait un goût amer sur un sentiment d'injustice, de discrimination, de manque d'inclusion dans le sport de très haut niveau », explique-t-elle. À Tokyo, « à un moment, j'évoque l'ambiance sexiste, on me répond alors que si je ne voulais pas d'un sport sexiste, il fallait que je fasse un sport de fille. Ça m'a mise en colère », avait-elle déclaré à l'AFP il y a quelques mois.
Un an plus tard, elle saute le pas et apparaît lors des championnats du monde, déjà à Saint-Quentin-en-Yvelines, avec une coupe de cheveux aux couleurs de l'arc-en-ciel dans le but de déclencher un débat sur les droits LGBT+. « Quand je vois cette équipe de France aujourd'hui, quand je vois le bien-être que je ressens, ce n'est pas du tout Tokyo, c'est juste magique », savoure-t-elle.
Marie Patouillet va continuer d'animer ses Jeux, avec notamment la poursuite et la vitesse par équipes sur piste ou encore le chrono et la course en ligne sur la route. Elle court dans la catégorie C5, celle où le handicap des athlètes est le moins important.
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols