Comment concilier l'accès à l'innovation thérapeutique avec des coûts de plus en plus élevés et le respect des règles éthiques ? Après de nombreux rapports (Cf. Décision & Stratégie Santé N°321 les entretiens avec le Pr Alain Fischer et Jean-Patrick Sales-CEPS), le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) vient de publier son avis. Il est structuré autour d'un triptyque : exigence de transparence/renforcer et/ou élargir les compétences de la puissance publique/ développer une politique de coopération à l'échelle européenne, voire internationale. Afin de renforcer la transparence, le CCNE appelle à un « Ségur du médicament » qui réunirait l'ensemble des parties prenantes. L'avis recommande un plafonnement des dépenses de lobbying ainsi que l'évaluation de la loi anti-cadeaux. Toujours dans le cadre des débats post-Mediator, le CCNE demande un « contrôle des missions réalisées par les visiteurs médicaux, et leurs impacts sur les actes de prescription ».
Concernant la puissance publique, l'avis au-delà du renforcement des moyens et des compétences suggère la création « d'un pôle public du médicament » qui aurait pour vocation la production de médicaments innovants à but non lucratif.
Enfin, une coopération à l'échelle européenne permettrait de lancer une réflexion autour de la notion de « biens publics mondiaux » visant certains médicaments innovants. Autant de propositions qui se heurteront au nouvel accord-cadre actuellement en négociations entre le CEPS (Comité économique des produits de santé) et le Leem.
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