« Je souhaite élargir les modes de financement de l'Inserm », a annoncé Gilles Bloch, le nouveau patron du plus grand centre européen de recherche, qui a pris ses fonctions le 1er janvier lors de ses vœux à la presse le 15 janvier dernier.
Côté financement classique d'abord avec la récupération de la tutelle directe du ministère de la Santé depuis le départ d'Yves Lévy, Gilles Bloch souhaiterait obtenir plus d'argent pour les plans santé, qui ne s'élèvent pour l'instant qu'à 11 millions d'euros : « C'est insuffisant. Il faut monter en puissance en construisant un dispositif plus simplifié. » Et d'enfoncer le clou : « La ministre m'a assuré de son soutien dans ces plans pour convaincre les parlementaires d'adapter le cadre législatif le cas échéant. »
Autre piste, cette fois plus innovante, Gilles Bloch souhaite faire appel à la générosité publique des fondations des grandes compagnies d'assurances et des mutuelles. Et d'illustrer par un exemple : « Sur un plan de santé publique pour l'exposition des populations aux polluants ou sur les pratiques alimentaires, ces sujets seraient éligibles à ce type de financement en raison de la nécessité d'avoir un retour assez rapide vers la population. »
À propos de la réforme des études en santé déjà bien engagée par le Gouvernement, le nouveau patron de l'Inserm est enthousiaste : « Nous disposons d’un système de formation médicale qui était abrutissant et stérilisant. Désormais nous allons vers une entrée plus progressive dans les apprentissages médicaux avec une sélection moins brutale. » Même s’il ne voit aucun espoir pour l’instant d’augmenter les rémunérations des chercheurs, Gilles Bloch voit là une opportunité dans la réforme des études de santé médicales pour augmenter le nombre de médecins chercheurs : « Si on saisit l’opportunité de la réforme des études médicales, nous pourrions offrir à tous les jeunes qui en ont envie de les faire passer dans un stage de labo de trois à quatre mois. Ainsi, nous pourrions avoir des médecins chercheurs qui auront une approche de la recherche plus large que celle que l’on a quand on a déjà fait l’ensemble du cursus de médecine. » Et de déplorer que d’excellents chercheurs médecins à la tête de nos laboratoires partent malheureusement encore trop souvent vers d’autres pays plus rémunérateurs.
Concernant les grands axes de recherche à développer en priorité, le nouveau patron de l'Inserm souhaite travailler sur les infrastructures, à savoir les cohortes et la structuration des données sous forme d'une infrastructure nationale des données. Avec le lancement du health data hub, ce sujet majeur est moteur pour l'institution. Les partenariats avec des prestataires extérieurs comme Owkin vont-ils se multiplier ?
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