Il aura fallu une pandémie mondiale pour convaincre les professionnels de santé d’adopter, un peu à marche forcée, la télémédecine. Alors qu’elles demeuraient marginales avant l’épidémie, les téléconsultations ont flambé dès le début de la première vague. De nombreuses plateformes ont proposé leurs services gratuitement au médecin et le ministère de la Santé et l’Assurance maladie ont rapidement adapté les règles pour permettre aux médecins et aux patients un suivi à distance. Début mars, Olivier Véran annonçait l’assouplissement de l’avenant 6 régissant les règles des téléconsultations qui imposait de passer par son médecin traitant et d’avoir eu une consultation en présentiel dans les 12 mois précédant la téléconsultation. Les autorités ont acté la prise en charge à 100 % des téléconsultations en vidéo mais aussi celles par téléphone pendant la première vague jusqu’à mi-juillet, avant que le dispositif soit de nouveau réactivé fin octobre, à la faveur de la deuxième vague.
Un usage multiplié par dix
Résultat, la télémédecine a explosé pendant cette crise sanitaire, avec jusqu'à un million de téléconsultations par semaine au plus fort de la crise en avril. D’après une étude de la Drees, sept généralistes sur dix ont mis en place des téléconsultations pour diagnostiquer et prendre en charge les patients atteints de Covid-19 pendant la première vague.
Selon vous, cette envolée de la téléconsultation en fait donc incontestablement (29,4 %) l’évènement professionnel de l’année 2020, devant la suppression du délai de carence de 90 jours pour les IJ des médecins libéraux (20,4 %) et l’élection à la tête de la FMF du Dr Corinne Le Sauder (19,2 %), généraliste et première femme à prendre la présidence d'un syndicat de médecins libéraux.
Même si après l’emballement du printemps, le rythme des téléconsultations s’est stabilisé autour de 150 000 actes par semaine, on est bien loin des 10 000 actes en moyenne d’avant l’épidémie. Le ministère de la Santé et l’assurance maladie comptent bien profiter de ce momentum pour installer durablement la télémédecine dans les habitudes des professionnels de santé. C’est pourquoi la prise en charge à 100 % par l’assurance maladie sera maintenue jusqu’au moins 2022. Pourtant, si les généralistes ont massivement adopté la télémédecine pendant la crise sanitaire, ils ne sont pas majoritaires à vouloir en faire une habitude quotidienne dans leur future pratique.
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