Une nouvelle réglementation a renforcé les règles d’affichage des tarifs au cabinet, le 1er juillet. Le même jour, la mutuelle Alan lançait une carte des médecins et professionnels de santé de France. Avec une particularité. En plus de fournir les informations classiques concernant les médecins (horaires, numéro de téléphone, possibilité de payer en carte bancaire etc.), cet outil indique le coût d'une consultation chez celui-ci, ainsi que le montant du remboursement de l'Assurance maladie. Les assurés d’Alan – la société en revendique 10 000 – connaissent même leur reste à charge, puisque la part de remboursement de la mutuelle est également indiquée.
La transparence en alibi
« En tant qu’assureur santé, on s’est dit que c’était complètement fou que nos assurés ne soient pas capables de savoir combien ils allaient être remboursés en allant chez le médecin », explique Jean-Charles Samuélian, cofondateur d’Alan, à BFM Business. Grâce aux données de l'annuaire santé Ameli, avec qui elle a travaillé, la société a donc élaboré l'"Alan map".
Cette carte, dont Jean-Charles Samuélian vante la facilité d’utilisation et le design est accessible à tous sur le site https://alan.eu/map ou via une application mais ne permet pas encore de prendre de rendez-vous.
Qu'a donc à y gagner Alan ?« Pour nous c’est une croisade pour rendre la santé plus simple et plus transparente », assure le cofondateur.
Contacté par Le Généraliste, le président de la FMF, Jean-Paul Hamon, voit en cette démarche « un coup de pub », davantage qu'une nécessité. « L'affichage des tarifs chez le médecin est déjà obligatoire », souligne-t-il. Le Dr Hamon estime également que l'annuaire Ameli Pro est suffisant et que les patients « savent choisir entre un médecin secteur I et un autre de secteur II ».
Sur Twitter, le secrétaire général de la CSMF 59-62, le Dr Bertrand Legrand a quant à lui interpellé Alan, la carte indiquant de mauvais horaires d'ouverture pour son cabinet.
@alan_assurance c'est bien beau votre carte mes vous utilisez des données qui sont erronées et que le praticien ne peut mettre à jour! @CSMF_officiel @ordre_medecins pic.twitter.com/nZ1l33TN8Q
— Bertrand Legrand (@bdLegrand) 27 août 2018
Selon lui, l'outil n'est pas encore au point et s'appuie sur une mauvaise communication qui « fait du niveau de remboursement un comparateur entre les médecins ».
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