La e-santé se résume-t-elle au flop déconnecté de l’Apple Watch, à la mesure en temps réel de votre glycémie, de votre rythme cardiaque, de votre tension, de votre poids ou IMC, ou autres constantes de base, tout en vous localisant ?
Toutes ces « insight patients » dont sont friands ces start-up comme Carenity, Esperity, People Who Global, qui utilisent le modèle associatif du « patient like me » pour attirer votre connexion à leur site ou application. En échangeant sur les forums, en vous insérant dans des protocoles de suivi, en y transférant vos constantes de surveillance (tension, glycémies, poids…) avec ou sans objets connectés, vous allez nourrir gratuitement leur data base. Ces sociétés pseudo-communautaires sauront valoriser vos données de santé pour les vendre aux laboratoires pharmaceutiques, agences de publicité, géants de l’agroalimentaire, assureurs ou analyseurs de tendances….
Pourquoi Google, Orange, Axa, et bien d’autres éléphants du service, investissent dans le health data ? Pas pour protéger la porcelaine mais pour la vendre en puzzle.
Dr Edward Hyde ou Albert Schweitzer ? Leur business plan est-il compatible avec vos tarifs de complémentaires santés, l’amélioration du SMR de nouveaux médicaments ou la composition commercialement équitable et durable de votre pâte à tartiner ? Que deviennent vos données de santé, anonymisées ou non, corrélées ou non à vos mouvements, achats, centres d’intérêt ?
Que feront leurs algorithmes de ces corrélations ? L’intérêt d’un objet connecté est d’aider le médecin à confirmer, infirmer une hypothèse diagnostique ou une adaptation thérapeutique, pas de faire de l’orpaillage chronophage à filtrer un fleuve de données pour en extraire une hypothétique pépite.
La démographie médicale désertique et le temps/patient disponible de plus en plus limité ne permettent pas ce vagabondage erratique dans un océan de paille pour trouver une substantifique aiguille. Le recueil de données, comme pour les autres examens complémentaires, biologiques, radiologiques, doit être prescrit ou demandé par le médecin dans le cadre d’une stratégie individualisée de suivi. Il doit en être le seul destinataire.
Que le patient soit connecté peut l’aider dans l’observance d’un traitement, d’une diététique, d’une activité physique adaptée ou l’alerter pour consulter dans le cadre d’une pathologie chronique. C’est au médecin à conseiller au patient l’acquisition d’un objet connecté adapté dans le but d’une amélioration de son suivi. C’est au praticien de lui en montrer l’intérêt et les limites pour une utilisation spécifique dans un protocole de soin personnalisé.
L’objet connecté de santé doit être prescrit par un professionnel de santé pour que cette avancée technologique puisse passer du superflu au nécessaire.
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