La Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) ont lancé l'application Visuchir*, système de datavisualisation dont l'objectif est de développer la chirurgie ambulatoire dans les établissements.
En 2017, le taux national de chirurgie ambulatoire s'élevait à 54,7 %, encore loin de l'objectif cible de 70 % fixé pour 2022. Pour y arriver, la CNAM calcule qu'« iI faut transférer plus d'un million de séjours d'hospitalisation complète vers l'ambulatoire ».
Sous la forme d'un tableau de bord numérique détaillé, Visuchir est un outil qui invite les hôpitaux et les cliniques à s'étalonner. Accessible en open data, l'application permet déjà aux 1 000 établissements publics et privés recensés d'analyser leurs pratiques chirurgicales et, si possible, de dégager des pistes d'amélioration.
Hôpitaux ou cliniques peuvent ainsi visualiser – grâce à des infographies dynamiques, mosaïques, courbes, histogrammes, camemberts – leurs pratiques chirurgicales notamment ambulatoires des quatre dernières années (2014, 2015, 2016, 2017), spécialité par spécialité, acte par acte. Il est ainsi possible de se comparer à d'autres établissements de la même ville, même région, même activité ou même catégorie. Les données d'hospitalisation (durées de séjour, taux ambulatoire) et caractéristiques des patients (sévérité, âge etc.) sont détaillées.
Gagner en efficience
Surtout, l'application donne la possibilité aux établissements et aux équipes chirurgicales de mesurer leur potentiel de développement ambulatoire et d'identifier des objectifs quantifiés de progression. Pour les évaluer, la CNAM et l'ATIH ont comparé l'activité des établissements « en se référant aux pratiques des 20 % d'établissements les plus avancés dans le domaine de la chirurgie ambulatoire ».
À titre d'exemple, 10 834 séjours ambulatoires ont été comptabilisés en 2017 sur le site de Pellegrin (CHU de Bordeaux) mais, selon le volume ambulatoire potentiel calculé par Visuchir, 7 286 séjours supplémentaires y seraient réalisables. Plus précisément encore, dans le domaine de l'appareil urinaire et génital, 34 % des actes ont été réalisés en ambulatoire sur ce même site mais 58 %, soit 1 315 actes, seraient « réalisables ».
La CNAM précise que l'outil ne mesure pas « la qualité des pratiques, ni la pertinence des actes ». Il n'impose pas non plus « des taux cibles de développement de chirurgie ambulatoire ». Mais en partageant des données objectivées, il donne aux managers et aux équipes des pistes de dialogue et de progrès. « Son usage peut servir à l'élaboration d'un projet médical ou de territoire, explique la CNAM, ou à la réorganisation d'un plateau technique chirurgical. »
* Visuchir contient quatre années de données (de 2014 à 2017 inclus), environ 1 000 établissements, 6 millions de séjours par an et 8 millions d'actes CCAM par an. Ces données sont issues du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).
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