Au salon MedInTechs, des armes anti-déserts

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Publié le 05/03/2024
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Présents au salon MedInTechs, qui se tiendra les 11 et 12 mars au Parc Floral à Paris, les industriels du numérique en santé innovent dans les applications et services à destination des médecins et patients. Petit tour d’horizon.

Le cloud permet aux médecins d’échanger des données en toute sécurité

Le cloud permet aux médecins d’échanger des données en toute sécurité

Le changement des pratiques des médecins et leur volonté de travailler ensemble se reflètent dans les stratégies opérées par les industriels qui les accompagnent, alors que les ressources médicales se font toujours plus rares. « Auparavant, nous vendions nos logiciels à des professionnels de santé. Maintenant nous nous adressons à des groupes de soignants organisés. Il y a trois ou quatre ans, ces organisations étaient regardées avec méfiance, aujourd’hui cela n’est plus possible de faire autrement que d’apporter une solution pour toute la communauté médicale », témoigne David de Amorim (société Cegedim), membre du comité scientifique de MedInTechs. En 2023, on compte 2 251 maisons de santé pluriprofessionnelles et 732 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

L’objectif est de monter un catalogue de bonnes recettes pour la santé dans les territoires

Muriel Benitah, présidente de MedInTechs

Lors d’une rencontre avec la presse, plusieurs initiatives de terrain pour lutter contre les déserts médicaux ont été mises en avant. « Il n’y a pas de baguette magique, l’objectif est de monter un catalogue de bonnes recettes de cuisine pour la santé dans les territoires », précise Muriel Benitah, présidente et cofondatrice de MedInTechs.

Premier exemple, Maiia Connect, développée par Cegedim, permet aux médecins d’échanger des documents dans un cloud sécurisé et d’adresser leurs patients à un paramédical ou à un confrère spécialiste. David de Amorim compare ce dispositif à « un whatsApp santé mais complètement sécurisé ». Il met l’accent sur la volonté des jeunes médecins friands de nouvelles technologies de s’appuyer sur un réseau de médecins experts.

Tesly met en relation des élus et citoyens particulièrement vulnérables (personnes isolées, handicapées, sans médecin traitant, non francophones) avec des infirmiers en pratique avancée (IPA) via une logique de portail de services. Cette application utilise un agent conversationnel multilingue piloté par l’intelligence artificielle afin que l’IPA puisse interagir dans plusieurs langues. Les développeurs de l’outil sont en train d’intégrer la terminologie médicale.

Acropoles de santé

Au-delà des solutions numériques, la société Hygée santé regroupe les praticiens dans des acropoles de santé. Ce sont des plateaux techniques achetés et exploités par des mutuelles, des foncières de médecins ou des groupes privés qui combinent la création de pharmacie, laboratoire, ophtalmologie, dentisterie, imagerie, dialyse, radiothérapie et une offre importante d’espaces de services (salle de sport, hébergement temporaire non médicalisé, logement pour les professionnels de santé, salle de restauration, crèche, conciergerie). Ce dispositif tout-en-un est censé redonner une forte attractivité à une ville ou à son agglomération et attirer ainsi des soignants. Ces espaces sont proposés à l’investissement, à la location pérenne ou à la carte (coworking médical). Quatre dossiers sont en cours de signature à Miramas, Dax, Caudry et Évreux.

Au sein du salon, un focus sera aussi mis sur les femmes, dont les besoins en santé peinent à être comblés dans les zones les plus désertiques ou, à l’inverse, dans les plus peuplées. Dans les deux cas, les médecins manquent à l’appel. Un sujet qui préoccupe la Fem Tech, collectif qui regroupe plus de 75 start-up dédiées. « Les sociétés engagées à nos côtés travaillent à l’élaboration d’espaces de santé dédiés aux femmes sous forme de clinique physique et digitale, développe Juliette Mauro, présidente et cofondatrice de la Fem Tech France. C’est une autre façon d’aider les patientes à avoir accès à des professionnels de santé trop rares : gynécologues, cardiologues, psychiatres, nutritionnistes, sages-femmes, podologues, etc. »


Source : Le Quotidien du Médecin