La politique de santé du gouvernement d'Emmanuel Macron commence-t-elle à porter ses fruits ? À mi-mandat, la conseillère santé du président, Marie Fontanel, a fait le point sur ce qui avait été mis en place depuis son élection. Invitée du Café nile, l'ancienne directrice générale déléguée de l'ARS Grand Est a notamment mis en avant les « paris en voie d'être tenus ». Parmi eux : celui de la lutte contre les déserts médicaux.
La confiance des médecins libéraux restaurée
La conseillère santé du président s’est réjouie de l’amélioration des relations entre le gouvernement et les médecins libéraux, nécessaire après cinq ans de tensions avec Marisol Touraine. « Il fallait prendre le temps de s'apprivoiser, (...) de se donner des gages mutuels de bonnes relations à venir pour travailler ensuite sur le fond », explique-t-elle. « Le fond étant notamment la lutte contre les déserts médicaux ».
Un réchauffement des relations que Marie Fontanel attribue en partie à la levée de l’obligation du tiers payant, qui doit toutefois rester l’objectif « pour qu’il n’y ait plus de renoncements aux soins pour des raisons financières en ville », selon elle.
Grâce à cette confiance restaurée, les médecins libéraux et le gouvernement ont pu « travailler assez rapidement sur l’accès aux soins » et notamment sur les déserts médicaux. Pour appuyer son propos, la conseillère santé du président cite la « mesure phare du doublement des maisons de santé » ainsi que le plan d’égal accès aux soins présenté par Agnès Buzyn en octobre 2017 « qui contient un panel de mesures pour retrouver du temps médical ». « Évidemment, il a fallu qu’on renforce ces mesures car le compte n’y est pas, précise la conseillère. Mais sur ces sujets de structuration de la relation et de l’offre de soins des professions libérales, on a passé un pas positif depuis deux ans et demi ».
Peur sur la liberté d'installation
Malgré ce « pas positif », Marie Fontanel a tenu à mettre en garde les médecins sur la liberté d’installation. Soulignant que le gouvernement « ne croyait pas » à la coercition et avait donc fait le « choix assumé » de ne pas répondre à cette volonté des citoyens et des élus, qui s’était notamment exprimée lors du "Grand débat", la conseillère santé a jugé qu'il était « minuit moins le quart avant la bascule ». « Il faut qu’on réussisse tout ce qu’on a entrepris sur l'accès aux soins pour éviter qu’en 2022 les programmes d’autres partis (pour l'élection présidentielle, ndlr) y apportent cette réponse », prévient-elle.
Éludant les questions d'actualité, notamment sur la crise de l'hôpital, la conseillère santé d'Emmanuel Macron est également revenue au cours de cet évènement sur les sujets sur lesquels le gouvernement est « au milieu du gué » et ceux pour lesquels il n'est pas au « bon niveau d’ambition » (voir la vidéo ci-dessous).
L'intégralité du Café nile avec Marie Fontanel :
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier